Un journaliste d'Associated Press expulsé
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Reporters sans frontières dénonce l'expulsion du journaliste britannique Anthony Mitchell, correspondant de l'agence Associated Press (AP). Accusé de « ternir l'image de la nation », le journaliste britannique a été contraint de quitter Addis-Abéba le 22 janvier 2006.
L'organisation exprime son soutien à Anthony Mitchell, en estimant qu'il a toujours fourni un travail précieux et de qualité dans un pays où l'information est souvent partisane. Reporters sans frontières demande au gouvernement éthiopien de revenir sur sa décision et de l'autoriser à reprendre son travail à Addis-Abéba. « Déjà engluée dans une crise politique, l'Ethiopie ne doit pas se fermer aux regards étrangers, a déclaré Reporters sans frontières. Si tel était le cas, le gouvernement de Meles Zenawi ne pourra plus affirmer qu'il lutte pour garantir la stabilité du pays. »
Dans un communiqué publié le 21 janvier par l'agence de presse gouvernementale Ethiopian News Agency (ENA), le ministre éthiopien de l'Information a donné à Anthony Mitchell 24 heures pour quitter le pays, estimant qu'il avait ignoré à plusieurs reprises des avertissements pour « mauvaise conduite » et qu'il avait « diffusé des informations éloignées de la réalité à propos de l'Ethiopie ». Les faits précis reprochés au journaliste ne sont pas connus.
Anthony Mitchell a donc quitté Addis-Abéba pour Nairobi, capitale du Kenya, le 22 janvier. L'agence AP a indiqué qu'elle cherchait à obtenir une explication du ministère de l'Information, mais sans succès. « Associated Press soutient Mitchell, un journaliste droit et accrocheur qui travaille en Ethiopie depuis plus de cinq ans », a indiqué Mike Silverman, le directeur de la rédaction d'AP.
Parallèlement, Reporters sans frontières réitère son appel à l'Organisation des Nations unies (ONU) de dépêcher en Ethiopie une mission d'observation judiciaire, chargée d'évaluer le bien-fondé des accusations formulées par les autorités contre 15 journalistes de la presse privée, détenus depuis novembre 2005 et accusés d'avoir fomenté une insurrection. Ces journalistes avaient été arrêtés dans la foulée des émeutes meurtrières de novembre, en compagnie des leaders et de cadres de la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD, principale formation de l'opposition), de militants des droits de l'homme et de responsables d'associations, accusés par le Premier ministre Meles Zenawi d'avoir lancé une insurrection armée.
Publié le
Updated on
20.01.2016