Un journaliste détenu depuis novembre libéré sous caution

Un juge de la Haute Cour de Peshawar a ordonné le 1er janvier 2014, la remise en liberté sous caution du journaliste de Royal TV Farhan Ahmed Bangash, détenu depuis le 20 novembre 2013. “Nous sommes soulagés mais regrettons que cette décision intervienne si tardivement. Il est anormal qu’un journaliste dans l’exercice de ses fonctions soit arrêté puis détenu de façon arbitraire. Nous condamnons le traitement dont Farhan Ahmed Bangash a fait l’objet par la police, qui a notamment détruit son matériel de travail”, a déclaré Reporters sans frontières. “Le renforcement de la loi anti-terrorisme, sous prétexte de faire de la ‘protection de la vie’ une priorité, et son invocation pour interpeller des journalistes est inquiétante. Si le gouvernement est sincère, pourquoi ne prend-il pas de mesures pour endiguer le cycle des violences à l’encontre des journalistes et mettre fin à l’impunité qui les entoure ? ”, a ajouté l’organisation. Arrêté le 20 novembre 2013, Farhan Ahmed Bangash était visé par sept chefs d’accusation, notamment celui d’“incitation à la violence” en vertu de la loi anti-terrorriste. Il était accusé d’avoir pris part à des affrontements qui avaient fait dix victimes, le 15 novembre dernier à Kohat près de Peshawar, qu’il couvrait pour son média. Le journaliste a confié à Reporters sans frontières avoir subi des violences morales de la part des autorités, qui l’ont détenu pendant quinze jours dans une pièce déjà occupée par dix sept autres personnes. Son appareil photo a été détruit, ainsi que les clichés qu’il contenait, mettant en scène les policiers fuyant le lieu où se déroulaient les émeutes entre deux groupes religieux. Farhan Ahmed Bangash, dont la première demande de libération avait été rejetée, a bénéficié du soutien de sa chaîne de télévision, Royal TV, mais a dû s'acquitter seul des frais d’avocat et de la caution permettant sa sortie. Le Pakistan se situe à la 159ème position sur 179 selon le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016