Un jeune journaliste assassiné dans l'Etat du Manipur, les médias locaux protestent
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Reporters sans frontières est indignée par l'assassinat de Konsam Rishikanta, jeune journaliste en formation du quotidien privé anglophone Imphal Free Press, tué le 17 novembre 2008, à Imphal, capitale de l'Etat du Manipur (Nord-Est).
"Pour que ce crime ne demeure pas impuni, nous soutenons la mobilisation de la presse locale et la grève générale lancée pour dénoncer cet acte. Le gouvernement de l'Etat du Manipur, mais aussi les autorités fédérales, doivent fournir les moyens nécessaires, afin que l'enquête détermine les motifs et les responsabilités de ce lâche assassinat", a déclaré l'organisation.
Le corps du journaliste, criblé de trois balles, a été retrouvé par la police, le 17 novembre 2008, dans une ruelle déserte de la ville en milieu d'après-midi. Des voisins auraient entendu dix coups de feu à l'heure à laquelle le crime a eu lieu. Les raisons de l'assassinat du journaliste ne sont pas encore connues et aucun groupe n'a revendiqué ce crime.
Pradip Phanjoubam, un autre collaborateur du journal, a déclaré que Rishikanta était attendu à son bureau pour assurer la relève de nuit. Selon lui, l'attaque ne serait pas liée à des informations publiées dans le quotidien. La famille du journaliste a affirmé pour sa part que le jeune journaliste s'était, le matin de son assassinat, rendu au siège de l'entreprise pour laquelle il travaillait précédemment pour réclamer ses salaires impayés, mais qu'il n'est jamais revenu. La rédaction du Imphal Free Press a reçu ce jour-là plusieurs appels déroutants, demandant si Rishikanta était arrivé au bureau. Quelques temps après, d'autres journaux ont informé la rédaction de l'accident.
Lors d'une réunion d'urgence tenue au Manipur Press Club par des médias locaux, tous les quotidiens basés à Imphal ont décidé de lancer une grève générale de quatre jours en signe de protestation contre l'assassinat du jeune journaliste. La All Manipur Working Journalists Union (AMWJU), un syndicat de journalistes, compte suspendre toutes ses publications et diffusions télévisuelles à partir du 20 novembre pour une période indéterminée. Les médias membres de ce syndicat ont demandé au ministre Ibobi Singh qu'une enquête soit rapidement menée. Ce dernier a affirmé que tout serait fait pour arrêter les criminels.
Dans le Manipur, les journalistes sont régulièrement menacés par les forces de sécurité et les groupes armés séparatistes. Plusieurs cas de journaliste tués dans le Manipur par des tireurs non identifiés ont déjà été recensés ces dernières années.
Publié le
Updated on
20.01.2016