Do Nam Hai a été interpellé et interrogé plusieurs fois ces derniers mois en raison d'articles publiés sur le Net. Reporters sans frontières salue le courage de ce cyberdissident, qui ose critiquer ouvertement le pouvoir, et dénonce les pressions dont il est victime.
Do Nam Hai, un ancien employé de banque qui publie régulièrement sur Internet des articles prônant la démocratie, a été interpellé dans la journée du 9 décembre à Ho Chi Minh Ville. Il a été relâché après 24h d'interrogatoire.
Reporters sans frontières sans frontières dénonce les méthodes d'intimidation employées par la police vietnamienne pour faire taire les internautes démocrates. L'organisation avait déjà condamné, en décembre 2004, le harcèlement dont était victime Do Nam Hai. Elle précise que les articles publiés par cet internaute, écrivant sous le nom de plume de Phuong Nam, exposent des idées pacifiques et ne contiennent aucun d'appel à la violence ou à la subversion de l'Etat.
Cet incident intervient moins de deux mois après l'arrestation des internautes de la rue Kiem, accusés d'avoir participé à un forum de discussion démocrate
(lire le communiqué) .
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21.12.2004
Un cyberdissident harcelé par les autorités
Do Nam Hai a été interpellé et interrogé plusieurs fois ces derniers mois en raison d'articles publiés sur le Net. Reporters sans frontières salue le courage de ce cyberdissident, qui ose critiquer ouvertement le pouvoir, et dénonce les pressions dont il est victime.
"Do Nam Hai a choisi d'afficher ses convictions malgré les risques qu'il encourt. Dans un pays où toute remise en question du régime mène directement en prison, son courage est remarquable. Nous demandons aux autorités vietnamiennes de cesser de le harceler et démontrer ainsi qu'elles respectent la liberté d'expression", a déclaré l'organisation.
Do Nam Hai, employé de banque à Hô Chi Minh-Ville, est l'auteur de cinq articles publiés, alors qu'il vivait en Australie, sur les sites Dan chim viet (www.danchimviet.com) et Mang y kien (www.ykien.net) : "Viêt-nam, mon pays" (2000), "Les réformes au Viêt-nam" (2001), "Réflexions sur la réévaluation" (2001), "Sur le président Ho-Chi Minh" (2001) et "Nouvelles réflexions sur la réévaluation" (2001). Dans l'un de ces articles, le cyberdissident demandait au gouvernement d'organiser un référendum sur la question suivante : "Le Viêt-nam doit-il adopter le multipartisme ?"
Bien que les articles aient été diffusés sous son nom de plume, Phuong Nam, Do Nam Hai vit sous la pression des autorités depuis son retour au Viêt-nam, début 2002. Il a été arrêté et détenu pendant deux jours en août 2004. Il affirme par ailleurs avoir été interrogé une douzaine de fois par la police, le plus souvent dans des lieux publics. En octobre, il a été interviewé par le média américain Radio Free Asia. Deux mois plus tard, la police a perquisitionné son domicile et confisqué son ordinateur, lui indiquant qu'il ne pourrait le récupérer "qu'une fois les informations effacées". Selon le cyberdissident, ses e-mails sont lus par la police.
Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement et au Comité central du Parti communiste, datée du 10 décembre 2004, Do Nam Hai s'est plaint des pressions dont il est l'objet et a déclaré : "C'est vrai, j'ai écrit ces articles. Je l'ai fait parce que j'aime mon pays et pour contribuer à l'avènement de la démocratie." Dans ce texte, il réitère son appel à un référendum sur le système politique du Viêt-nam.
Quatre cyberdissidents sont actuellement emprisonnés dans le pays :
le docteur Nguyen Dan Que, l'ancien journaliste Nguyen Vu Binh, le docteur Pham Hong Son et l'homme d'affaires Nguyen Khac Toan.