Reporters sans frontières a qualifié d'”absurde et sidérante” la séquestration par la police, pendant plus de sept heures, d'une vingtaine de journalistes au domicile du député Mathias Basabose, qui avait organisé une conférence de presse après avoir été exclu du parti présidentiel. "Les journalistes ont été manifestement pris en otages au milieu d'un conflit interne à l'appareil sécuritaire et au parti présidentiel", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières a qualifié d'”absurde et sidérante” la séquestration par la police, pendant plus de sept heures, d'une vingtaine de journalistes au domicile du député Mathias Basabose, qui avait organisé une conférence de presse après avoir été exclu du parti présidentiel.
“Nous sommes sidérés par cet acte d'intimidation absurde. Les journalistes ont été manifestement pris en otages au milieu d'un conflit interne à l'appareil sécuritaire et au parti présidentiel. Cette démonstration de force des forces de sécurité ressemble aux pratiques d'un âge que nous pensions révolu au Burundi. Faute de pouvoir fournir des explications crédibles, les autorités doivent garantir aux journalistes que ce type d'incident ne se reproduira pas”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 17 avril 2006 à 15 heures 30, une cinquantaine de policiers armés de fusils-mitrailleurs ont encerclé le domicile, à Bujumbura, de Mathias Basabose, député et ancien directeur de campagne de l'actuel chef de l'Etat, Pierre Nkurunziza, alors qu'une vingtaine de journalistes étaient rassemblés à l'intérieur pour assister à une conférence de presse. Celle-ci avait été convoquée après l'exclusion, le 15 avril, du député du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir). L'homme politique souhaitait donner sa version du conflit qui l'oppose au président du CNDD-FDD, Hussein Radjabu, au sujet de détournements de fonds et de manoeuvres politiques visant à détourner le cours de la justice.
En prenant position, les policiers ont annoncé aux journalistes que la police présidentielle leur avait donné l'ordre “d'empêcher quiconque de sortir”. Avertis de la situation, plusieurs journalistes de Bujumbura sont venus se “constituer prisonniers par solidarité”. En cherchant à quitter le domicile du député malgré tout, au moins trois journalistes ont été frappés à coups de crosse. Peu avant 23 heures, le major David Nikiza, commandant du groupement de police de Bujumbura, a annoncé aux journalistes qu'ils pouvaient quitter les lieux, sans autre explication.