Un employé du Frontier Post libéré

Munawar Moshin Ali, responsable du courrier des lecteurs du quotidien en anglais Frontier Post, a été libéré de la prison de Peshawar après que la Haute Cour l'a acquitté, le 12 novembre 2004, des accusations de blasphème portées contre lui. En juillet 2003, Munawar Moshin Ali avait été condamné à la prison à vie pour avoir " intentionnellement " publié dans le Frontier Post, le 29 janvier 2001, une lettre jugée insultante par les autorités. Défendu par les avocats Kamran Arif et Zhoorul Haq, Munawar Moshin Ali a pu faire entendre aux juges qu'il ne connaissait pas le contenu de cette lettre. La cour a jugé que l'accusation n'avait pas réussi à démontrer l'intentionnalité du délit. A la sortie de la prison, Munawar Moshin Ali a déclaré à Reporters sans frontières : " Je comprends enfin ce que signifie la liberté après avoir passé presque quatre ans derrière les barreaux. " ________________________________________________________ 10.07.2003 Un journaliste condamné à la prison à vie pour "blasphème" Emprisonné depuis deux ans, le journaliste Munawar Mohsin, ancien secrétaire de rédaction du journal The Frontier Post, a été condamné, le 8 juillet 2003, à la réclusion à perpétuité pour "blasphème". En janvier 2001, il avait autorisé la publication d'une lettre jugée insultante par les autorités et la population pakistanaises. Reporters sans frontières s'indigne de cette condamnation d'une sévérité extrême à l'égard de ce journaliste, qui n'a fait que fournir un espace d'expression aux lecteurs de son journal. "Le fait que ce journaliste ait publié une lettre écrite par un tiers ne signifie en aucune manière qu'il adhère aux propos qui ont été diffusés", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'association. L'organisation demande la libération immédiate de Munawar Mohsin et la révision de son procès dans les meilleurs délais. Le 8 juillet, Munawar Mohsin, ancien responsable du courrier des lecteurs du journal The Frontier Post, a été condamné à la prison à perpétuité par la Haute Cour de la Province-Frontière du Nord-Ouest (NWFP), assortie d'une amende de 50 000 roupies (900 dollars). Le journaliste a été reconnu coupable d'avoir "sélectionné" et "publié" une lettre jugée blasphématoire dans le courrier des lecteurs de son journal, violant ainsi le code pénal du pays. Il dispose de quelques jours pour faire appel. Deux autres journalistes du Frontier Post, Aftab Ahmad, directeur de l'information, et Wajeehul Hassan, responsable informatique, ont été acquittés. En revanche, un mandat d'arrêt a été émis contre le rédacteur en chef du journal, Mahmood Shah Afridi, actuellement en fuite et recherché par la police. Dans son édition du 29 janvier 2001, le Frontier Post avait publié une lettre signée d'un certain Ben Dzec, dans laquelle ce dernier aurait vraisemblablement insulté le prophète Mahomet. Munawar Mohsin, responsable de la publication de ces courriers, avait été arrêté le jour même et emprisonné à Peshawar. De violentes manifestations avaient secoué le pays pendant les jours qui avaient suivi la diffusion de ce texte controversé. A Peshawar, les locaux du Frontier Post avaient été saccagés par des extrémistes en signe de protestation. Le gouvernement avait, quant à lui, suspendu la publication du journal pendant deux mois. Au Pakistan, le blasphème est passible de la peine de mort bien que cette peine n'ait jamais été appliquée.
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Updated on 20.01.2016