Un documentaire dénonçant la dictature de Separmourad Niazov récompensé au Festival du journalisme d'Angers : “N'oublions pas ceux sans lesquels il n'aurait pas pu être réalisé.”
« Ces images exclusives du Turkménistan ont permis de montrer sans ambages la situation des Turkmènes et le régime de terreur et d'endoctrinement qui est leur quotidien. Nous voulons par-dessus tout rendre hommage à ceux qui ont aidé Catherine Berthillier à réaliser ce film : Ogoulsapar Mouradova, Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev.”
La vingt et unième édition du Festival international du scoop et du journalisme d'Angers a récompensé, le 20 novembre 2006, un documentaire consacré au Turkménistan et au culte de la personnalité du président Separmourad Niazov. Intitulé «Turkménistan : bienvenue à Niazovland », et réalisé par Catherine Berthillier pour la société audiovisuelle de production Galaxie Presse, il a été diffusé par France 2 dans l'émission «Envoyé Spécial» du 28 septembre dernier.
« Ces images exclusives du Turkménistan ont permis de montrer sans ambages la véritable situation des Turkmènes et le régime de terreur et d'endoctrinement qui est leur quotidien. Nous souhaitons par-dessus tout rendre hommage aux trois personnes qui ont aidé Catherine Berthillier à réaliser ce film : Ogoulsapar Mouradova, journaliste pour Radio Free Europe / Radio Liberty et militante des droits de l'homme, Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev, journalistes et militants des droits de l'homme. Ils ont payé de leur liberté et pour Ogoulsapar Mouradova de sa vie, ces images. Ils ont collaboré à la réalisation de ce documenaire lorsque Catherine Berthillier se trouvait au Turkménistan mais aussi après son départ en continuant de filmer», a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
« Il faut rappeler par tous les moyens la dictature infâme qu'est le Turkménistan et dénoncer les Etats et les entreprises qui la soutiennent. La communauté internationale à un rôle important à jouer. D'ailleurs, Separmourad Niazov exige depuis le 29 novembre 2006 un point mensuel sur les ressortissants étrangers sortant ou entrant au Turkménistan, et ceux qui enfreignent les conditions de durée de leur séjour », a ajouté Reporters sans frontières.
Les trois journalistes et militants des droits de l'homme ont été arrêtés entre le 16 et le 18 juin 2006. Le 25 août 2006, tous trois ont été condamnés pour “possession illégale de munitions” à l'issue d'un procès expéditif à 6 et 7 ans d'emprisonnement. Le 14 septembre, nous apprenions le décès d'Ogoulsapar Mouradova sous la torture. Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev sont détenus au secret. Leurs familles ne peuvent leur rendre visite au prétexte qu'il s'agit « de cas spéciaux » et ignorent tout de leur état. Les proches des militants des droits de l'homme et journalistes sont harcelés par les services de sécurité et ont perdu leur emploi.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place « le parrainage » et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Annakourban Amanklytchev est ainsi soutenu par l'émission « Envoyé Spécial » (France 2), le Conseil général de l'Oise, la Maison de la presse de Charleroi, Vlan (Liège), Télépro, la Maison de la presse de Liège, NRJ radio (Belgique), www.diariocritico.com.