Un an de prison écoulé pour le blogueur Ángel Santiesteban-Prats
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Cela fait aujourd’hui tout juste un an qu’Ángel Santiesteban-Prats a été placé en détention. L’écrivain et net-citoyen animait depuis 2008 le blog d’information Los hijos que nadie quiso, connu pour son ton ouvertement critique du gouvernement. Le 8 décembre 2012, les accusations qui pesaient contre lui ont été reconnues légitimes par le Procureur Général lors d’un procès arbitraire et hâtif. Officiellement condamné à cinq ans de prison pour “violation de domicile et lésions”, pourtant sans aucune preuve tangible, le journaliste avait été transféré le 9 avril 2013 dans la prison de San Miguel del Padrón, où il a subi des mauvais traitements et actes de tortures à plusieurs reprises.
Le 18 février 2014, Reporters sans frontières a appris que l’organisation nationale des cabinets d’avocats (ONBC) avait suspendu de son activité l’avocate du blogueur, Amelia Rodríguez Cala, pour une durée de six mois, compromettant considérablement ses efforts pour aboutir à une libération du journaliste. Elle était également chargée de la défense de deux autres dissidents au régime, le musicien contestataire Gorki Águila et Sonia Garro, membre du mouvement de protestation pacifique des Damas de Blanco - les “Femmes en blanc”, épouses et parentes des prisonniers du régime et lauréates 2005 du Prix Sakharov pour la liberté de pensée.
“Il y a un an, Reporters sans frontières avait déjà dénoncé ces pratiques liberticides et cruelles. Nous exhortons les autorités cubaines à abandonner toutes les charges à l’encontre de Ángel Santiesteban-Prats et à lui accorder une libération immédiate”, déclare Lucie Morillon, directrice de la recherche de l’organisation.
“L’intimidation dont les professionnels de l’information font perpétuellement les frais à Cuba reste extrêmement préoccupante. Dernier pays d’Amérique latine dans le classement mondial 2014 de la liberté de la presse, Cuba figure à la 170e place sur 180 pays", ajoute-t-elle.
Bien que Ángel Santiesteban-Prats soit le seul blogueur actuellement condamné à une peine de prison, les autorités continuent de harceler tout acteur de l’information qui contredit la propagande officielle. Les correspondants de sites cubains indépendants comme Hablemos Press sont régulièrement arrêtés de manière arbitraire, pour être relâchés quelques heures plus tard. Ont fait les frais d’une telle détention le journaliste William Cacer Díaz, le 14 février dernier, ainsi qu’au moins six autres acteurs de l’information, Magaly Novis Otero, Pablo Morales Marchán, Ignacio Luis González Vidal, Denis Noa Martínez et Tamara Rodríguez Quesada dans le courant du mois de janvier 2014.
Ángel Santiesteban-Prats, qui a aujourd’hui adressé une lettre ouverte à Raúl Castro, figure au Baromètre de la liberté de la presse au même titre que José Antonio Torres, correspondant pour le quotidien officiel Granma à Santiago de Cuba et emprisonné depuis le 1 mai 2011.
Publié le
Updated on
20.01.2016