Un dénouement heureux
Organisation :
Reporters sans frontières se réjouit de la décision du gouvernement provincial de Zhejiang d'avoir donné ordre à la police de Suichang d'annuler son mandat d'arrêt à l'encontre du journaliste de The Economic Observer, Qiu Ziming. Par la même occasion, l'organisation rappelle la condamnation lourde et incompréhensible du journaliste en ligne Gheyret Niyaz, et demande aux autorités d'annuler en appel le verdict prononcé par le tribunal de Xinjiang, le 23 juillet 2010. (Plus d'informations sur le procès de Gheyret Niyaz http://fr.rsf.org/chine-quinze-ans-de-prison-pour-un-24-07-2010,38015.html)
"Reporters sans frontières accueille favorablement les excuses présentées par la police de Suichang auprès du reporter Qiu Ziming. Nous demandons une enquête transparente pour déterminer pourquoi le journaliste avait été placé sur la liste nationale des criminels recherchés. Par ailleurs, l'organisation demande la libération immédiate du blogueur Gheyret Niyaz, inculpé pour avoir collaboré à un site Internet incitant à la violence et d’avoir transmis des informations sur les émeutes, qui se sont déroulées dans le Xinjiang, en juillet 2009, à des journalistes étrangers", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 29 juillet, le gouvernement de Zhejiang est revenu sur son mandat d'arrêt à l'encontre de Qiu Ziming, reporter de l'hebdomadaire The Economic Observer, l'un des magazines économiques les plus respectés en Chine. Accusé de diffamation pour avoir dénoncé les mauvaises pratiques d'un important producteur de batteries chinois, le journaliste, âgé de vingt-huit, était en fuite depuis quelques jours. Il a toujours affirmé son innocence: "ce que j'ai publié est la vérité".
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30 juillet 2010
Journaliste placé sur la liste nationale des personnes recherchées pour ses articles sur les malversations d’une entreprise
Reporters sans frontières condamne fermement la décision des autorités policières de Suichang de placer Qiu Ziming, journaliste de The Economic Observer, sur la liste des criminels les plus recherchés du pays. Cette décision est liée aux reportages de Qiu sur les agissements de Kan Specialties Material Corporation. L'organisation exprime son soutien ferme au journaliste et salue sa volonté de poursuivre son combat, notamment en donnant les preuves de la véracité de ses écrits. L'organisation appelle la police de Suichang à enlever immédiatement Qiu Ziming de cette liste et à renoncer à toutes poursuites judiciaires contre le journaliste, qui risque deux ans de prison.
" Mettre un journaliste qui n'a fait que défendre ses idées et remplir sa mission d'information, sur le même rang que des criminels recherchés dans le pays, est absurde. Le gouvernement doit prendre en compte le soutien massif des internautes chinois à l'égard de Qiu, suite aux poursuites de la police. Rappelons que plus de 2 000 articles lui sont consacrés", a déclaré Reporters sans frontières.
En juin 2010, Qiu Ziming, journaliste du bureau de Shanghai de l'hebdomadaire The Economic Observer, a publié des articles sur les malversations présumées, notamment le délit d'initié, d'un important producteur de batteries Specialties Material Corporation. Située dans la province Zhejiang, dans le district de Suichang, l'entreprise a accusé Qiu de diffamation. Aussitôt, Qiu s'est enfui dans un endroit gardé secret. Suite à la fuite du journaliste, la police du district l'a placé sur la liste nationale des criminels recherchés.
Tout en réclamant justice, le journaliste, âgé de 28 ans, déclare "ne pas craindre la police" et "avoir les preuves de ce qu'il a écrit". "Ceci n'est pas fini, j'obtiendrai des excuses de la part de la police de Suichang", a-t-il écrit sur son blog, hébergé par l'un des principaux portails chinois, Sina.
Plus de 86% des 33 000 internautes qui ont répondu à une enquête effectuée par le site Sina ont jugé que la chasse à l’homme lancée par la police était "illégale".
Son journal The Economic Observer, hebdomadaire économique très respecté dans le pays, a pris sa défense en condamnant "l’utilisation des forces publiques pour réprimer les professionnels des médias".
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Updated on
20.01.2016