Un assassinat, une tentative de meurtre et une agression : les violences contre les journalistes se poursuivent

Reporters sans frontières est attristée par l'assassinat, le 15 septembre 2006, de Maqbool Hussain Sail, correspondant de l'agence de presse pakistanaise Online à Dera Ismael Khan (Nord-Ouest). Il a été tué par balles alors qu'il se rendait au domicile d'un homme politique. Quelques jours auparavant, au moins deux autres journalistes avaient été les cibles d'attaques. “Ces agressions illustrent le climat d'hostilité dans lequel évoluent les journalistes pakistanais. Ces attaques interviennent alors que des manifestations de journalistes sont en cours pour réclamer des améliorations salariales et une meilleure protection de la part du gouvernement, certains criminels profitant trop souvent d'un climat d'impunité afin d'intimider les médias. Nous demandons l'arrestation et la condamnation des auteurs de ces attaques”, a déclaré l'organisation. Maqbool Hussain Sail, 32 ans, a été tué à Dera Ismail Khan, dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP). Deux hommes à moto l'ont attaqué sur la route menant au domicile de Nawab Azek, chef de la section locale du Parti du peuple pakistanais (PPP). Le journaliste, touché à six reprises, est mort sur le chemin de l'hôpital. La police évoque la piste d'une vengeance de la part d'extrémistes sunnites contre ce journaliste de confession chiite. Deux jours plus tôt, C.R. Shamsi, rédacteur-adjoint du quotidien en ourdou Ausaf et ancien sécrétaire général de l'Union fédérale des journalistes pakistanais (PFUJ), avait été agressé par le chauffeur et le garde du corps du ministre fédéral du Travail. Le journaliste, qui se trouvait aux abords du Parlement à Islamabad, avait interpellé le ministre pour l'informer d'une prochaine manifestation nationale des journalistes. Le ministre lui avait alors proposé de venir le voir à son bureau mais, devant l'insistance du journaliste à être entendu immédiatement, il avait ordonné à deux de ses hommes de lui “donner une leçon”. Lors de cette attaque, un tympan du journaliste a été gravement endommagé. Le même jour, des hommes avaient ouvert le feu sur la maison de Shakil Anjum, correspondant du quotidien en anglais The News dans la province du Pendjab. Son fils et son neveu avaient été blessés lors de l'attaque. Le journaliste soupçonne un politicien local, sur lequel portait l'un de ses articles parus récemment, d'être le commanditaire de cette attaque. Enfin, Mushtaq Ghuman, qui travaille pour le Business Recorder, à Islamabad, a reçu plusieurs menaces par téléphone. Le journaliste, qui rédigeait un article impliquant le Premier ministre, accuse des agents de l'Intelligence Bureau (services secrets) d'être à l'origine de ces mises en garde.
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Updated on 20.01.2016