Le 26 janvier, Eugenio Hernández, ex-maire de la ville d'El Ayote affilié au Parti libéral constitutionnaliste (PLC), a été reconnu coupable de l'assassinat, le 9 novembre 2004, de la journaliste María José Bravo. L'accusé encourt jusqu'à 30 ans de prison. La date du verdict n'a pas encore été communiquée.
Le 26 janvier 2005, après plus de vingt heures d'audience, la juge Rosa Inés Osorio, de la ville de Juigalpa (97 km à l'est de Managua), a déclaré l'ex-maire libéral Eugenio Hernández, coupable d'avoir délibérément tiré sur la journaliste María José Bravo. Aurora Amador, procureur de la République, a précisé que l'ex-maire avait été déclaré « coupable de meurtre avec préméditation et de trahison au regard des preuves à charge retenues contre lui et des 18 témoignages ». Le directeur de la rédaction de La Prensa, Eduardo Enriquez, a affirmé lors du procès que sa collaboratrice avait déjà reçu des menaces de mort avant le drame. Les experts ont démontré que l'accusé avait tiré depuis l'intérieur d'un sac rouge dans lequel il cachait l'arme, un revolver de calibre 38 de marque Astra. L'ex-maire encourt une peine allant de 14 à 30 ans de prison. La date du verdict n'est pas connue.
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24.11.2004 - Police et experts s'opposent sur les circonstances de la mort de María José Bravo
La première audition depuis la mort de la journaliste María José Bravo a eu lieu le 17 novembre 2004. Selon le rapport d'autopsie, la journaliste aurait été tuée d'une balle tirée dans la poitrine à bout portant. Toutefois, revenant sur sa première version du tir délibéré, la police a affirmé que la balle avait ricoché deux fois avant de toucher María José Bravo. Le procureur a fait savoir qu'il maintiendrait l'accusation d'homicide volontaire pesant sur l'ex-maire et qu'il reviendrait à un juge de trancher.
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16.11.2004 - La police écarte la thèse de l'accident dans la mort de María José Bravo
Les officiers de police enquêtant sur la mort de María José Bravo ont écarté, dès le 12 novembre, la thèse des tirs accidentels. La juge Raquel Montiel, en charge de l'affaire, a fait savoir qu'elle disposait d'éléments suffisants pour que l'ex-maire PLC d'El Ayote, Eugenio Hernández González, soit maintenu en détention. Selon des témoins, juste avant les tirs, l'ex-maire aurait accusé les journalistes d'être à l'origine de la défaite de la droite aux élections municipales.
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10.11.2004 - Une journaliste tuée par balles lors de manifestations postélectorales
Reporters sans frontières est indignée par la mort de María José Bravo, correpondante des quotidiens La Prensa et Hoy à Juigalpa, département du Chontales, à 140 kilomètres à l'est de Managua.
"Les circonstances exactes de la mort de María José Bravo restent encore à éclaircir. Nous demandons l'ouverture d'une enquête approfondie, notamment une autopsie et une expertise balistique, afin de déterminer l'origine des tirs", a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Julio Vega Pasquier.
Le 9 novembre 2004, María José Bravo, âgée de 26 ans, a été mortellement touchée à la poitrine alors qu'elle couvrait des affrontements qui ont eu lieu près du centre de décompte des votes de Juigalpa. Selon les sources, la journaliste aurait été atteinte par une à trois balles. Le motif des coups de feu est encore inconnu mais il semble que la journaliste ait été prise dans une rixe entre partisans du PLC (Parti libéral constitutionnaliste, droite) et de l'Alliance pour la république (Apre, droite). Selon une porte-parole de la police, une balle l'aurait atteinte au cœur, provoquant son décès lors du transfert à l'hôpital.
Trois supects ont été arrêtés par la police, dont l'auteur présumé des coups de feu, Eugenio Hernández, l'ex-maire PLC d'El Ayote.
Les manifestations de Juigalpa faisaient suite aux résultats controversés des élections municipales qui ont eu lieu le 7 novembre dernier. Le Front sandiniste de libération national (FSLN, gauche) a remporté la majorité des municipalités du pays pour la première fois depuis 14 ans.
María José Bravo est la deuxième professionnelle des médias tuée au Nicaragua depuis le début de l'année 2004. Le 10 février dernier, le journaliste de télévision Carlos Guadamuz a été tué par balles à bout portant devant les locaux de sa chaîne, CDNN (Canal 23 de noticias de Nicaragua). Son assassin a été condamné à 18 ans de prison ferme mais ses complices présumés ont été acquittés. Aucun journaliste n'avait été assassiné dans le pays depuis plusieurs années.