Turkmenistan

Nom de domaine : .tm
Population : 5 342 342
Internautes : 127 000
Prix moyen d’une heure de connexion dans un cybercafé : 0,6 à 1 euro
Salaire mensuel moyen : 150 euros
Nombre de net-citoyens emprisonnés : 0 Le président Berdymoukhamedov a partiellement rompu l’isolement diplomatique instauré par son prédécesseur, le très autoritaire Saparmyrat Niyazov. Mais l’ouverture relative sur le plan économique ne s’est pas traduite par plus de libertés sur Internet ou dans la société. A peine 2 % de la population a accès au Web. Le contrôle de l’information reste oppressant dans cette dictature post-stalinienne. De timides améliorations Les Turkmènes ont reçu, en 2008 seulement, l'autorisation de se connecter de manière individuelle au Web. Les entreprises étrangères avaient d’abord obtenu un accès à Internet, étendu ensuite progressivement à leurs employés, puis aux citoyens turkmènes. L’Institut de recherches sur les télécommunications Pyramid Research estime le nombre d’abonnements individuels à la fin 2009 à 13 200, et le nombre d’utilisateurs à 127 000. Le Centre d’information américain, le Centre culturel français et l’Université turkméno-turc, ainsi que des écoles privées turques, proposent un accès au réseau international. La vitesse de connexion est moins lente que par le passé : il faut désormais quelques minutes pour ouvrir un email, contre une bonne demi-heure en 2008. L’envoi ou la réception d’une photo prend plus de temps. Il faut compter 30 minutes pour une vidéo. Dans les faits, très peu de Turkmènes se sont dotés d’une connexion à leur domicile. Les coûts sont prohibitifs : un abonnement mensuel coûte 5 dollars, auxquels il faut ajouter 0,50 centimes de dollar par heure. Le salaire moyen est de moins de 150 euros par mois. Le président actuel a tenu sa promesse de permettre l’ouverture de cybercafés. Cependant, les utilisateurs sont contraints de montrer une pièce d’identité et de payer la somme conséquente de 1 à 2 $ par heure. Une quinzaine fonctionnent actuellement dans le pays, dans la capitale Ashgabat, mais aussi dans d’autres grandes villes comme Dashoguz. Les policiers en uniforme ne sont plus postés à l’entrée des cybercafés pour intimider les clients, mais des descentes des services secrets ont toujours lieu. En 2008, un internaute accusé de consulter des sites interdits avait été arrêté de cette manière. Le « Turkmenet » Hormis quelques entreprises et ambassades étrangères qui peuvent accéder au World Wide Web, les rares utilisateurs d’Internet ont accès à une version ultra-censurée d’Internet, un intranet baptisé « le Turkmenet ». A moins qu'ils ne sachent utiliser les outils de contournement de la censure. Un filtrage très sévère se concentre sur les publications critiques susceptibles d’atteindre en premier lieu les utilisateurs locaux et dissidents potentiels, notamment en raison de la langue. Les sites de l’opposition, comme XpoHo.tm et Gundogar, et des sites d’informations régionales sur l’Asie centrale tels que ferghana.ru ou eurasianet sont bloqués. YouTube et LiveJournal ont été rendus inaccessibles à la fin 2009, afin d’empêcher les Turkmènes de bloguer ou d'envoyer des vidéos à l'étranger. Facebook, dont l’utilisation reste limitée dans le pays, n’est pas bloqué. Pour le moment. Les sites de la plupart des ONGs généralistes sont en revanche consultables. Même cas de figure pour les médias russes et turcs, qui ne contiennent pas d’articles critiques sur le pays, notamment en raison des liens commerciaux importants entre le Turkmenistan d’une part et la Russie et la Turquie d’autre part. Le gouvernement garde un œil sur les activités de ses net-citoyens. Les autorités préfèrent surveiller les comptes de messagerie des internautes (mail.ru, hotmail, etc.) plutôt que de les bloquer, par souci d’identifier des dissidents potentiels. Les entreprises occidentales, vecteurs de changement ? L’entreprise de télécommunications russe MTS détient 80 % du marché des téléphones portables, qui connaît une popularité croissante. MTS fournit désormais également un accès Internet via GPRS, ce qui pourrait permettre un accès plus facile à la population. Dans les conditions d'utilisation, il est spécifié qu'Internet est filtré. L’amélioration des infrastructures de télécommunications n’est pour le moment pas la priorité absolue des autorités, alors que près de 25 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Il ne faut pas compter sur la communauté internationale pour faire avancer la cause de la liberté d'expression dans un pays qui apparaît comme un eldorado pour les entreprises occidentales appâtées par le gaz turkmène. Cependant, l’ouverture économique du pays pourrait avoir quelques conséquences positives sur la pénétration d’Internet au sein de la population. A condition qu’elle ne cherche pas à consulter des sujets trop sensibles ou à développer une forme de société civile. Les entreprises étrangères pourraient être les vecteurs de changements en exigeant la généralisation de moyens de communication modernes adaptés au fonctionnement des activités commerciales et entrepreneuriales. Liens :
http://www.rferl.org/featuresarchive/country/turkmenistan.html : service turkmène de Radio Free Europe (anglais)
http://www.eurasianet.org : site d’informations sur l’Asie centrale (anglais et russe)
http://turkmenistan.neweurasia.net/ : site collaboratif sur le Turkménistan. Neweurasia est un agrégateur de blogs de l’Asie centrale
http://www.untuk.org : site des Nations unies consacré au Turkménistan, lancé le 8 février 2008.
http://www.chrono-tm.org : site créé par l’organisation de défense des droits de l’homme "Turkmen initiative for human rights"
Publié le
Updated on 20.01.2016