Trois semaines après l’attribution du prix Nobel de la paix, état des lieux
Organisation :
Trois semaines après l'annonce du Comité Nobel en faveur de l'intellectuel chinois Liu Xiaobo (刘哓波), on dénombre une centaine de personnes (proches, étudiants, avocats, journalistes et blogueurs) assignées à résidence, disparues ou victimes d'une surveillance policière renforcée. Les autorités chinoises tentent également de salir l'image de Liu Xiaobo, comme en témoigne le texte "Who is Liu Xiaobo" publié aujourd'hui sur le site de l'agence officielle Xinhua (la version en chinois : "刘哓波其人其事"). L'intellectuel chinois y est dépeint comme un "traître" et un "criminel", à la solde des Occidentaux. Pour répondre à ce texte infâme digne des campagnes maoïstes des années 1960, Reporters sans frontières publie une courte biographie de Liu Xiaobo préparée par le sinologue français Jean-Philippe Béja.
A la veille de sa visite en France et au Portugal, Reporters sans frontières appelle le président Hu Jintao à intervenir en faveur de Liu Xiaobo et de tous ses supporters, notamment son épouse, Liu Xia (刘霞), assignée à résidence à Pékin.
A cette occasion, Reporters sans frontières lance une pétition pour la libération de Liu Xiaobo avant le 10 décembre 2010, jour de la remise du prix Nobel de la paix. Signer la pétition :
http://fr.rsf.org/petition-liu-xiaobo,38700.html
L'organisation demande aux autorités pénitentiaires son transfert immédiat dans une prison de Pékin. En effet, Liu Xiaobo est détenu dans une prison de la province du Liaoning, éloignée de la capitale. Nous incitons les internautes à visiter virtuellement son lieu de détention sur Google Earth, en cherchant l’adresse suivante :
锦州监狱
ou à adresser une lettre de soutien à Liu Xiaobo :
中国
辽宁省
锦州市
太和区南山里86号
锦州监狱
刘哓波收 (Zhongguo
Liaoning sheng
Jinzhou shi
Taihe qu nanshan li 86 hao
Jinzhou jianyu
Liu Xiaobo shou) En raison de la censure qui frappe les médias chinois, il est toujours difficile d'obtenir des informations précises sur le sort des soutiens de Liu Xiaobo. Il est très préoccupant que les autorités, notamment la Sécurité publique et le Département de la propagande, maintiennent une telle pression sur des dizaines de défenseurs des droits de l'homme. Plusieurs de ses supporters ont disparu. Ainsi, on est sans nouvelles du blogueur Wu Gan (吴淦), connu sous le nom de Tu Fu (屠夫), qui aurait dû être libéré après huit jours de détention. Ding Zilin (丁子霖), l'une des responsables du mouvement des « mères de Tiananmen », a été portée disparue pendant plusieurs jours, après que Liu Xiaobo avait dédié son prix aux victimes du massacre de juin 1989. De récentes informations indiquent qu’elle aurait été placée en résidence surveillée à Wuxi, dans la province du Jiangsu. Les autorités tentent de la couper du monde en lui interdisant de recevoir des appels téléphoniques. Avant même l’attribution du prix Nobel de la paix, les autorités chinoises lui avaient interdit de donner des interviews. Au cours des trois dernières semaines, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées, certaines d’entre elles ont été incarcérées, notamment Wang Lihong (王荔蕻), une pétitionnaire chinoise, qui faisait partie des manifestants à Pékin. Elle aurait été détenue dans une prison secrète jusqu'au 25 octobre, puis assignée à résidence. Xu Zhiyong (许志永), avocat et enseignant de droit, a déclaré à RFI qu'il était sous surveillance de la police après avoir participé à un rassemblement pacifique dans la capitale en l'honneur de Liu Xiaobo. D'autres ont été renvoyés dans leur province d'origine après un passage au commissariat. Ainsi, Zhao Changqing (赵常青), avocat et signataire de la Charte 08 (08宪章), est assigné à résidence dans la province du Shaanxi jusqu'au 10 décembre prochain. Les autorités cherchent aussi à vider la capitale de ses défenseurs de la liberté et à briser toute capacité de mobilisation des partisans de Liu Xiaobo à Pékin et à Shanghai. Ainsi, Wei Qiang (魏强), un étudiant qui avait essayé de diffuser l’information dans son université pékinoise, a été détenu dans le commissariat du district de Chaoyang à Pékin, puis renvoyé dans la province du Shaanxi. Par ailleurs, le site Internet du prix Nobel de la paix a récemment fait l’objet d’attaques informatiques. Selon l’opérateur des télécoms norvégien Telenor, les internautes qui visitaient le site se voyaient infestés d’un virus de type cheval de Troie. L'épouse de Liu Xiaobo, la photographe Liu Xia, malgré son assignation à résidence très stricte, a réussi à envoyer des informations sur son sort. Dans une lettre ouverte reçue par le militant démocrate Yang Jianli (杨建利), elle demande à plus d’une centaine de militants des droits de l’homme de se rendre à Oslo, le 10 décembre 2010, pour recevoir le prix au nom de son mari. Les deux frères de Liu Xiaobo ont déclaré qu’ils se rendraient également en Norvège. A la suite de cette déclaration, l’un deux s’est vu refuser une visite à la prison. Interrogé par RFI, l'intellectuel chinois Xu Zhiyong a déclaré à propos de la réaction du Parti communiste chinois à l'annonce du prix Nobel de la paix : « Ce qui est sûr dans l’immédiat, c’est que le Parti est touché. (… ) Le pouvoir se rend bien compte que les choses doivent changer. Je ne sais pas trop comment dire, mais ce prix les ‘pique’, comme on dit chez nous, et on espère qu’ils vont réagir. »
辽宁省
锦州市
太和区南山里86号
锦州监狱
刘哓波收 (Zhongguo
Liaoning sheng
Jinzhou shi
Taihe qu nanshan li 86 hao
Jinzhou jianyu
Liu Xiaobo shou) En raison de la censure qui frappe les médias chinois, il est toujours difficile d'obtenir des informations précises sur le sort des soutiens de Liu Xiaobo. Il est très préoccupant que les autorités, notamment la Sécurité publique et le Département de la propagande, maintiennent une telle pression sur des dizaines de défenseurs des droits de l'homme. Plusieurs de ses supporters ont disparu. Ainsi, on est sans nouvelles du blogueur Wu Gan (吴淦), connu sous le nom de Tu Fu (屠夫), qui aurait dû être libéré après huit jours de détention. Ding Zilin (丁子霖), l'une des responsables du mouvement des « mères de Tiananmen », a été portée disparue pendant plusieurs jours, après que Liu Xiaobo avait dédié son prix aux victimes du massacre de juin 1989. De récentes informations indiquent qu’elle aurait été placée en résidence surveillée à Wuxi, dans la province du Jiangsu. Les autorités tentent de la couper du monde en lui interdisant de recevoir des appels téléphoniques. Avant même l’attribution du prix Nobel de la paix, les autorités chinoises lui avaient interdit de donner des interviews. Au cours des trois dernières semaines, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées, certaines d’entre elles ont été incarcérées, notamment Wang Lihong (王荔蕻), une pétitionnaire chinoise, qui faisait partie des manifestants à Pékin. Elle aurait été détenue dans une prison secrète jusqu'au 25 octobre, puis assignée à résidence. Xu Zhiyong (许志永), avocat et enseignant de droit, a déclaré à RFI qu'il était sous surveillance de la police après avoir participé à un rassemblement pacifique dans la capitale en l'honneur de Liu Xiaobo. D'autres ont été renvoyés dans leur province d'origine après un passage au commissariat. Ainsi, Zhao Changqing (赵常青), avocat et signataire de la Charte 08 (08宪章), est assigné à résidence dans la province du Shaanxi jusqu'au 10 décembre prochain. Les autorités cherchent aussi à vider la capitale de ses défenseurs de la liberté et à briser toute capacité de mobilisation des partisans de Liu Xiaobo à Pékin et à Shanghai. Ainsi, Wei Qiang (魏强), un étudiant qui avait essayé de diffuser l’information dans son université pékinoise, a été détenu dans le commissariat du district de Chaoyang à Pékin, puis renvoyé dans la province du Shaanxi. Par ailleurs, le site Internet du prix Nobel de la paix a récemment fait l’objet d’attaques informatiques. Selon l’opérateur des télécoms norvégien Telenor, les internautes qui visitaient le site se voyaient infestés d’un virus de type cheval de Troie. L'épouse de Liu Xiaobo, la photographe Liu Xia, malgré son assignation à résidence très stricte, a réussi à envoyer des informations sur son sort. Dans une lettre ouverte reçue par le militant démocrate Yang Jianli (杨建利), elle demande à plus d’une centaine de militants des droits de l’homme de se rendre à Oslo, le 10 décembre 2010, pour recevoir le prix au nom de son mari. Les deux frères de Liu Xiaobo ont déclaré qu’ils se rendraient également en Norvège. A la suite de cette déclaration, l’un deux s’est vu refuser une visite à la prison. Interrogé par RFI, l'intellectuel chinois Xu Zhiyong a déclaré à propos de la réaction du Parti communiste chinois à l'annonce du prix Nobel de la paix : « Ce qui est sûr dans l’immédiat, c’est que le Parti est touché. (… ) Le pouvoir se rend bien compte que les choses doivent changer. Je ne sais pas trop comment dire, mais ce prix les ‘pique’, comme on dit chez nous, et on espère qu’ils vont réagir. »
Publié le
Updated on
20.01.2016