Trois nouveaux sites d'opposition inaccessibles, le gouvernement dément être impliqué

Trois nouveaux sites (Ethiomedia.com, Freeourleaders.org et Nazret.com) sont désormais inaccessibles dans le pays. Le ministre de l'Information, Hailu Berhan, a déclaré que son gouvernement n'était pas impliqué dans cette affaire, sans toutefois expliquer la soudaine disparition du Réseau de la quasi-totalité des publications d'opposition.

Trois nouveaux sites (Ethiomedia.com, Freeourleaders.org et Nazret.com) sont désormais inaccessibles dans le pays. Le ministre de l'Information, Hailu Berhan, a déclaré que son gouvernement n'était pas impliqué dans cette affaire, sans toutefois expliquer la soudaine disparition du Réseau de la quasi-totalité des publications d'opposition. Dans un courrier daté du 23 mai 2006, Reporters sans frontières avait demandé à Hailu Berhan de s'expliquer sur ces blocages de sites. L'organisation n'a reçu aucune réponse à ce jour. -------------------------------- 23.05.06 De nombreux sites et blogs d'opposition inaccessibles dans le pays : censure ou problème technique ? De nombreux sites critiques du gouvernement sont inaccessibles dans le pays depuis le 17 mai 2006. Toutes les publications hébergées par blogspot ont par ailleurs été rayées de la Toile pour les Éthiopiens. Bien que les autorités n'aient fait aucune déclaration sur le sujet, il est possible que la disparition de ces sites soit le résultat d'une censure politique et non d'un problème technique. Reporters sans frontières a écrit au ministre de l'Information, Hailu Berhan, pour lui demander de faire la lumière sur ce problème. "Nous souhaitons savoir si votre gouvernement a délibérément bloqué l'accès aux publications en ligne dont nous joignons la liste, s'engageant ainsi sur la voie du filtrage d'Internet. Le Web éthiopien est dynamique et a vu se développer une communauté de bloggers extrêmement active. Il est de votre responsabilité de garantir que les toutes les opinions puissent s'exprimer sur la Toile, quand bien même certains internautes critiqueraient directement l'action gouvernementale. Empêcher le débat et contrôler les informations circulant sur le Net ne ferait qu'aggraver un climat politique déjà extrêmement tendu. Nous tenons enfin à vous alerter sur les conséquences du filtrage d'un outil de blog tel que blogspot, actuellement inaccessible en Ethiopie. Bloquer l'accès à ce service a pour conséquence de censurer toutes les publications qu'il héberge, dont l'immense majorité ne traite ni de politique ni de l'Ethiopie", s'est inquiétée l'organisation dans son courrier au ministre. Liste non exhaustive des sites et blogs inaccessibles en Ethiopie : - cyberethiopia.com - ethiopianreview.com - tensae.net - quatero.net - ethioforum.org - ethiopianpolitics.blogspot.com - enset.blogspot.com - ethiopundit.blogspot.com - seminawork.blogspot.com - weichegud.blogspot.com Des techniques de contournement de la censure du Net sont proposés dans le "Guide du blogger et du cyberdissident" de Reporters sans frontières. 21 journalistes derrière les barreaux En novembre 2005, après des manifestations de protestation contre la proclamation des résultats des élections législatives controversées du 15 mai, une quinzaine de directeurs de journaux ont été arrêtés, ainsi que la direction de la principale coalition d'opposition. Inculpés de "haute trahison" et de "génocide", ils sont accusés d'avoir participé à une "insurrection armée". Plusieurs journalistes de la presse indépendante ont par ailleurs été arrêtés et condamnés début 2006 pour des affaires de diffamation remontant à la fin des années 90. À ce jour, 21 professionnels des médias sont actuellement détenus dans le pays, faisant de l'Ethiopie la plus grande prison d'Afrique pour les journalistes. ------------- Créer votre blog avec Reporters sans frontières : www.rsfblog.org
Publié le
Updated on 20.01.2016