Sanctions contre la presse économique
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Reporters sans frontières déplore la série de sanctions prises contre des journalistes ou des titres de la presse économique chinoise pour leurs articles sur des entreprises. En l'espace de quelques jours, un magazine a été suspendu pendant un mois et le responsable de la rédaction d'un journal économique a été écarté de son poste.
"La libre circulation de l'information économique et financière n'est toujours pas une réalité en Chine. Il est urgent que le Département de la propagande, les autorités locales et les entreprises d'Etat et privées cessent d'entraver le travail d'investigation des journalistes de la presse économique. Nous demandons la fin des sanctions à l'encontre de Business Watch et de Bao Yueyang", a affirmé Reporters sans frontières.
A la veille du Dialogue sur les droits de l'homme entre la Chine et les Etats-Unis, Reporters sans frontières invite Hillary Clinton à aborder franchement ces questions de liberté de la presse avec les diplomates chinois.
Début mai, le magazine Business Watch a été suspendu pendant un mois suite à une enquête datée de mars sur l'entreprise d'électricité d'Etat Grid Corp. Les autorités n'auraient pas apprécié que le journaliste utilise des documents internes. Il y a quelques années, Business Watch, basé à Xiamen, avait été suspendu pendant deux mois après un article sur le maire de Tianjin.
Bao Yueyang, rédacteur en chef du journal China Economic Times, vient d'être été écarté de son poste pour être transféré à une autre fonction au sein de la Development Publishing Company. Cette sanction ferait suite à une enquête sur le scandale de vaccins contaminés dans la province du Shanxi. Cette affaire fait grand bruit depuis mars dans la presse chinoise. Le gouvernement avait restreint la publication d'informations sur ce scandale sur les sites chinois, et les médias traditionnels avaient été priés de se limiter aux dépêches de l'agence officielle Xinhua.
Bao Yueyang est connu pour avoir incité ses journalistes à enquêter sur des sujets sensibles. Il a refusé de commenter la sanction prise à son encontre.
Tout récemment, le site China Media Project a relevé que les autorités avaient ordonné au site Internet du célèbre quotidien Nanfang Dushi Bao de supprimer un éditorial mettant en garde contre la philanthropie des entreprises chinoises.
Déjà, en mars 2010, Zhang Hong, rédacteur en chef adjoint du journal Economic Observer, avait été démis de ses fonctions pour avoir participé à la rédaction d'un éditorial sur la nécessité de réformer la loi sur le passeport intérieur (hukou).
Par ailleurs, une dizaine de journalistes étrangers et de Hong Kong ont été détenus par la police chinoise au cours des dernières semaines. Lors de la visite de Kim Jong-il en Chine, au moins trois journalistes japonais et plusieurs reporters sud-coréens ont été interpellés à Dalian et à Tianjin. Plus récemment, quatre journalistes de Hong Kong ont été empêchés de travailler et conduits au commissariat par des officiels chinois dans la province du Sichuan. Ils enquêtaient sur une affaire de corruption liée au tremblement de terre de 2008.
Publié le
Updated on
20.01.2016