Reporters sans frontières a appris avec soulagement la remise en liberté du journaliste citoyen Nguyen Van Hai, plus connu sous le nom de Dieu Cay, le 21 octobre 2014. L’organisation rappelle que 26 autres journalistes citoyens sont toujours emprisonnés au Vietnam, 3ème plus grande prison du monde pour les net-citoyens.
Emprisonné depuis le 19 avril 2008, le journaliste citoyen
Dieu Cay a finalement été remis en liberté par les autorités vietnamiennes. Ces dernières ont confirmé, le 21 octobre en fin d’après-midi, que le journaliste et blogueur avait été emmené à l’aéroport international de Noi Bai, à Hanoï, afin de prendre un avion, à destination des États-Unis. Selon les médias vietnamiens, sa famille n’aurait pas été informée à l’avance de son départ. Elle aurait cependant pu se rendre à l’aéroport afin de confirmer la présence de diplomates américains, sans pour autant voir Dieu Cay.
D'après des
informations obtenues par le service vietnamien de Voice of America en contactant l’épouse de Dieu Cay, le fils du journaliste, Nguyen Tri Dung, a reçu un appel de Dieu Cay alors qu’il se trouvait en transit à l’aéroport de Hong Kong.
“Nous nous réjouissons de savoir Dieu Cay libre et de ne plus avoir à craindre pour sa santé, fort mise à mal par les mauvais traitements qu’il a subis en détention. Nous espérons cependant qu’il ne sera pas tenu à l’écart de sa famille et que des solutions seront trouvées pour lui permettre de revoir rapidement ceux qui l’attendent courageusement depuis plus de six ans”, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières.
“Nous voulons également rappeler que 26 autres blogueurs et journalistes citoyens demeurent derrière les barreaux pour avoir exercé leur droit d’informer librement leurs concitoyens et le monde entier de la situation des droits de l’homme au Vietnam. Nous exhortons à nouveau les autorités à libérer l’ensemble des net-citoyens actuellement emprisonnés”, ajoute Lucie Morillon, directrice des programmes de l’organisation.
Condamné en décembre 2012 à 12 ans de prison pour “propagande contre l’Etat”, Dieu Cay a poursuivi son combat derrière les barreaux. Il a dénoncé ses conditions de détention dans la prison de la province de Nghe An (dans le centre du pays) qui ont gravement dégradé son état de santé. Sa famille avait été empêché de lui rendre visite à de nombreuses reprises. Il avait également entrepris une
grève de la faim, durant 35 jours. Il y a mis un terme lorsque les autorités de la province de Nghe An ont effectivement réceptionné la lettre de Dieu Cay dénonçant ses conditions de détention.
Le Vietnam se positionne à la 174e place sur 180 pays dans le
Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.
Signez la pétition en
cliquant ici.