Le 27 décembre, le ministère de la sécurité publique
a annoncé l’arrestation de
Nguyen Dinh Ngoc pour “activités illégales”. Le domicile du blogueur de 48 ans a également été fouillé. A ce stade, il n’y a aucune précision concernant les charges retenues contre lui.
Plus connu sous le pseudonyme de
Nguyen Ngoc Gia, le blogueur contribue régulièrement à des blogs et sites d’information indépendants comme
Dan Lam Bao (Le journal du peuple) et
Dan Luan (L’opinion du peuple), ainsi qu’au service vietnamien de
Radio Free Asia. Ses articles critiquent les autorités et leur politique répressive envers les dissidents. Dans une
publication du 10 décembre dernier sur le blog
Dan Lam Bao,
Nguyen Dinh Ngoc a déclaré s’être fait pirater sa boîte email et son compte Facebook.
“
Cette nouvelle arrestation s’inscrit dans le cadre de la politique répressive du parti unique vietnamien, destinée à faire taire toute voix critique, déclare Lucie Morillon, directrice des programmes à Reporters sans frontières.
Nous exhortons les autorités à relâcher immédiatement le blogueur Nguyen Dinh Ngoc ainsi que tous les blogueurs détenus à ce jour et dont le seul crime est d’avoir voulu informer librement leurs concitoyens.”
Nguyen Dinh Ngoc est le troisième blogueur arrêté ces dernières semaines, après
Hong Le Tho le 29 novembre dernier et
Nguyen Quang Lap le 6 décembre. Parallèlement, la police vietnamienne n’hésite pas à s’en prendre
physiquement aux dissidents et à leurs proches. En témoigne la violente agression du journaliste indépendant
Truong Minh Duc, début novembre, par des policiers. La fin du mois de décembre s’est accompagnée d’une surveillance accrue de certains d’entre eux, tels que
le héros de l’information Pham Chi Dung, ou encore les blogueurs
Hoang Van Dung et
Nguyen Hoang Vi, probablement liée à la visite du 25 au 27 décembre à Saïgon de Yu Zhengsheng, président du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois.
Les motifs les plus fallacieux sont utilisés par Hanoï afin d’arrêter les blogueurs critiques engagés dans un travail d’information. Vingt-neuf d’entre eux sont à ce jour emprisonnés pour “abus de libertés démocratiques”, “subversion”, “propagande contre l'état”, ou encore “tentative de renversement du gouvernement”. Signez
la pétition de Reporters sans frontières appelant à leur libération.
Le Vietnam occupe le le 174e rang sur 180 dans le
Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.