RSF épingle les sponsors des Jeux olympiques de Pékin

A la veille de l’ouverture des JO d’hiver, ce 4 février, Reporters sans frontières (RSF) lance une campagne d’interpellation des partenaires du Comité International Olympique (CIO). En détournant leur signature publicitaire, l'organisation rappelle aux grandes enseignes la sinistre réalité dont elles se rendent complices.

Les Jeux olympiques, c’est une histoire prestigieuse, des exploits sportifs, une affaire d’argent et parfois de propagande politique. Alors que la cérémonie d’ouverture des JO 2022 sera organisée le 4 février au stade national de Pékin, RSF alerte l’opinion sur le décalage entre les slogans publicitaires des grandes marques et la réalité d’un régime qui réprime la liberté de la presse. A la veille du début des compétitions, l’organisation lance une campagne sur les réseaux sociaux pour épingler les sponsors, pris en flagrant délit de contradiction avec les valeurs qu’ils affichent et leurs engagements sur la responsabilité sociale.


La campagne consiste en la publication de visuels qui détournent les signatures de marques, autrement dit les accroches publicitaires, les slogans, des sponsors des Jeux, en montrant à chaque fois combien elles semblent aberrantes quand on connaît la nature répressive du régime qui bénéficiera de l’aura des JO. Par exemple, pour Panasonic, dont la signature est “Ideas for life” (“des idées pour la vie”), RSF répond “What about the lives of chinese journalists?” (‘Qu’en est-il des vies des journalistes chinois?”). Pour Airbnb, la signature “Belong anywhere” (“Chez vous, ailleurs”), est détournée : “En Chine, les journalistes ne sont pas chez eux ailleurs mais en prison”. Les visuels, comme la plupart des signatures publicitaires originales, sont disponibles en anglais. 


Les multinationales qui contribuent au financement des Jeux ne peuvent pas dégager toute responsabilité s’agissant de l’utilisation que le régime en fera, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Nous leur demandons de ne pas se comporter comme des complices de la propagande et de ne pas cautionner la répression du droit à l’information en Chine.


Le 7 décembre dernier,  RSF a publié Le grand bond en arrière du journalisme, un rapport qui a révélé l’ampleur de la campagne de répression menée par le régime contre le droit à l'information. Ce document accablant de 82 pages démontre l’accélération des violations des engagements internationaux de Pékin en matière de liberté d’opinion et d’expression. 


La République populaire de Chine stagne au 177e rang sur 180 au Classement mondial RSF de la liberté de la presse publié en 2021, soit seulement deux places au-dessus de la Corée du Nord.

Publié le
Updated on 16.02.2022