Lors d’un conseil municipal à Montauban le mardi 25 novembre, Michel Lecomte, reporter de Networkvisio a été sommé de ne pas filmer les débats. Le journaliste a par la suite été violemment expulsé de la salle puis de la mairie. Deux autres journalistes ont été empêchés de filmer cette éviction musclée.
Parce qu’il s’apprêtait à filmer des débats tendus entre conseillers municipaux sur les festivals prévus à Montauban, le journaliste
Michel Lecomte a été prié de sortir de la salle. Ce dernier a obtempéré, mais il a ensuite indiqué vouloir assister aux débats et s'est engagé à ne pas filmer. Il a plus tard été expulsé après avoir tenté de prendre une photo de deux vigiles présents dans la salle avec son téléphone. Il a été
traîné sur le sol par quatre policiers municipaux.
La Dépêche décrit la scène
dans son article du 26 novembre : “
Il sera ceinturé par quatre policiers, traîné, expulsé de force”. La député PS de la première circonscription de Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, s’est alors opposée à son expulsion. Contacté par Reporters sans frontières, le journaliste, extrêmement choqué, raconte qu’il a dû se rendre à l’hôpital. Il a été arrêté huit jours. Il souligne “
n’avoir jamais subi pareille violence lors de la couverture d’événements pourtant difficiles, notamment pendant les manifestations de Notre-Dame des Landes et du barrage de Sivens”.
Networkvisio a porté plainte.
Deux journalistes témoins de la scène,
Johan Gesrel de
Totem et
Pierre Bascugnana de
La Dépêche du Midi ont commencé à filmer cette expulsion quand ils ont été eux-mêmes agressés par le directeur général des services afin qu’ils arrêtent de tourner. Le représentant de la mairie s’est plus tard excusé auprès de Pierre Bascugnana en expliquant qu’il l’avait bousculé par erreur.
Reporters sans frontières condamne violemment ces atteintes à la liberté de l’information et demande dans une lettre à Brigitte Barèges, maire de Montauban, de dénoncer publiquement la violence avec laquelle ces trois journalistes ont été traités. "
L’éviction par la violence d’un journaliste d’une session publique est une méthode absolument indigne d’un conseil municipal, déclare Lucie Morillon, directrice des programmes de RSF.
Il n’appartient pas à la mairie de décider quand des journalistes peuvent, ou non, couvrir les évènements qui y sont organisés. Il est même de votre devoir de faire respecter le droit à l’information des citoyens, et cela en toute circonstance."
RSF espère également qu’elle exprimera publiquement son attachement pour la liberté de l’information, en son nom et en celui du conseil municipal de Montauban.