Reporters sans frontières teste les filtres de Sohu et Sina après leur mise à jour

Les tests menés sur les versions chinoises des moteurs de recherche Yahoo !, Google, MSN et leur concurrent local Baidu démontrent que d'importantes disparités existent concernant leur niveau de filtrage. Alors que Yahoo ! censure ses résultats de manière aussi stricte que baidu.cn, google.cn et la version bêta de msn.cn laissent passer plus d'informations provenant de sources non autorisées par les autorités.
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Les moteurs de recherche de deux des plus grands portails Internet chinois, Sina et Sohu, ont été fermés par les autorités entre les 19 et 21 juin 2006. Cette « mise à jour technique », comme indiqué par les deux sites, visait en réalité à améliorer le filtrage de leurs résultats de recherche. Reporters sans frontières a testé les nouvelles versions de ces deux outils. L'organisation a révélé que toutes les recherches effectuées à partir des termes « 6-4 » (4 juin, date du massacre de la place Tiananmen), « Falun gong », « Indépendance Tibet », « Démocratie » et « Droits de l'homme » étaient bloquées par les deux moteurs. Trois d'entre elles ont même déclenché le bannissement de l'utilisateur (une fois cette requête effectuée, toute autre recherche est impossible pendant une heure). Seul le mot-clef « Liberté de la presse » a donné des résultats, mais 80% provenaient de sources d'informations « autorisées » sur Sina, contre 70% sur Sohu. Des tests partiels effectués depuis la Corée du Sud et Taiwan semblent toutefois indiquer que les résultats obtenus à partir des recherches décrites ci-dessus peuvent varier selon le lieu de connexion. Reporters sans frontières a publié, le 15 juin, une étude complète concernant le filtrage des moteurs de recherche en chinois (Yahoo !, Google, MSN et Baidu). ---------------------- 15.06.2006 Reporters sans frontières teste l'autocensure des moteurs de recherche : Yahoo ! largement en tête 中文版本 Les tests menés sur les versions chinoises des moteurs de recherche Yahoo !, Google, MSN et leur concurrent local Baidu démontrent que d'importantes disparités existent concernant leur niveau de filtrage. Alors que Yahoo.cn censure ses résultats de manière aussi stricte que baidu.cn, google.cn et la version bêta de msn.cn laissent passer plus d'informations provenant de sources non autorisées par les autorités. Alors que Microsoft vient de déclarer qu'il ne se censurait pas, Reporters sans frontières a pu constater que la version chinoise de son moteur de recherche affiche des résultats similaires à ceux de google.cn, qui reconnaît pourtant filtrer ses contenus. Une recherche sur un mot-clef "subversif" affiche en moyenne 83% de sites pro-Pékin sur google.cn, contre 78% sur msn.cn. A titre de comparaison, ce type de requête sur un moteur non censuré, comme google.com, propose seulement 28% de sources d'informations pro-Pékin. Toutefois, Microsoft comme Google ne semblent pas filtrer leurs contenus en bloquant certains mots-clefs, mais plutôt en refusant de référencer les sites considérés illégaux par les autorités. Reporters sans frontières est particulièrement choquée par l'ampleur de la censure sur Yahoo.cn. Tout d'abord parce que ses résultats de recherches sur des mots-clefs "subversifs" sont à 97% pro-Pékin : il censure donc encore davantage que son concurrent chinois Baidu. Surtout, l'organisation a pu démontrer que des requêtes sur certains termes, tels que 6-4 (date du massacre de la place Tiananemen), ou "indépendance Tibet", provoquaient le blocage temporaire de l'outil de recherche. Si l'on tape l'un de ces termes dans l'outil de recherche, on reçoit d'abord un message d'erreur. Si l'on revient ensuite pour effectuer une nouvelle requête, même sur un mot-clef anodin, Yahoo.cn refuse de répondre. Il faut alors attendre une heure pour réutiliser le service. Cette méthode n'est utilisée par aucun autre outil étranger ; seul Baidu a recours à la même technique. Reporters sans frontières demande aux moteurs de recherche opérant dans des pays répressifs de refuser de censurer certains contenus dits "protégés", comme par exemple les informations concernant les droits de l'homme ou la démocratie. "Nous sommes persuadés que ces entreprises ont la possibilité d'accéder au marché chinois sans renier leurs principes éthiques. Il faut toutefois qu'elles adoptent une position ferme et claire vis-à-vis des autorités chinoises", a précisé l'organisation. Méthodologie des tests Reporters sans frontières a testé les moteurs de recherche en chinois en effectuant des requêtes à partir des mots-clefs « subversifs » suivants : « 6-4 » (4 juin, date du massacre de la place Tiananmen), « Falun gong », « Indépendance Tibet », « Démocratie », « Droits de l'homme » et « Liberté de la presse ». Les dix premiers résultats proposés par chaque moteur ont été analysés puis classés entre sources d'information « autorisées » et « non-autorisées ». Exemple d'une recherche sur "Liberté de la presse" (en chinois), les dix premiers résultats : -Google.com : 7 sites "non-autorisés", 3 sites "autorisés" (72 millions de résultats) -Google.cn : 5 "non-autorisés", 3 "autorisés" (52 millions de résultats) -Msn.cn (Bêta) : 3 "non-autorisés", 7 "autorisés" (800 000 résultats) -Yahoo.cn : 1 "non-autorisé", 9 "autorisés" (240 000 résultats) -Baidu.cn : 3 "non-autorisés", 7 "autorisés" (450 000 résultats) Les résultats complets des tests réalisés par Reporters sans frontières : Répartition des résultats ------------- Créer votre blog avec Reporters sans frontières : www.rsfblog.org
Publié le
Updated on 20.01.2016