Sous la pression internationale, les autorités ont promulgué une régulation qui doit permettre aux médias étrangers de travailler plus librement du 1er décembre 2007 à octobre 2008. Le même jour, la Haute cour de Pékin a confirmé la condamnation de Zhao Yan, chercheur du New York Times, à trois ans de prison.
Sous le feu des critiques internationales, le ministère chinois des Affaires étrangères a modifié les régulations concernant le travail des journalistes étrangers en Chine. Du 1er janvier 2007 à octobre 2008, les journalistes étrangers et accrédités pour les Jeux olympiques et paraolympiques pourront se déplacer librement en Chine populaire, et notamment au Tibet et au Xinjiang.
"La mobilisation contre les règles archaïques appliquées à la presse étrangère n'aura pas été vain. Les organisateurs des Jeux olympiques, notamment Liu Qi, tiennent leurs promesses. Malheureusement, cette bonne nouvelle est éclipsée par la confirmation en appel de la condamnation à trois ans de prison de Zhao Yan, collaborateur du New York Times", a affirmé Reporters sans frontières.
"Il est également regrettable que les autorités n'aient pas eu le courage d'abolir pour toujours toutes les règles liberticides, notamment les articles 14 et 15 du Guide des correspondants étrangers. Nous craignons que les mauvais traitements à l'encontre de la presse internationale ne reprennent après les Jeux olympiques", a ajouté l'organisation.
Le 1er décembre, le ministère des Affaires étrangères a publié une nouvelle réglementation relative au travail des journalistes étrangers pendant la préparation et le déroulement des Jeux olympiques de 2008. Composé de 9 articles, ce texte n'inclut pas la nécessité d'obtenir une autorisation pour se déplacer en province ou dans les régions sensibles telles que le Tibet ou le Xinjiang. L'article 3 prévoit que les journalistes devront soit obtenir un visa, soit obtenir une "accréditation olympique" qui leur permettra d'entrer librement dans le pays. Les articles 4 et 5 permettent aux médias de faire entrer temporairement du matériel de diffusion. Enfin, l'article 7 prévoit que la presse étrangère pourra engager des citoyens chinois, mais à travers une organisation locale autorisée à le faire.
Reporters sans frontières avait demandé la modification du Guide des correspondants étrangers. Il reste neuf autres points tout aussi importants à régler avant que la Chine populaire ne puisse accueillir dignement les Jeux olympiques :
1. Libération des journalistes, notamment Zhao Yan et Ching Cheong, et des internautes emprisonnés en Chine pour avoir exercé leur droit à l'information.
2. Abolition des articles restrictifs, notamment 14 et 15, du Guide des correspondants étrangers qui limitent la liberté de mouvement des journalistes.
3. Retrait des mesures de censure dans le projet de loi sur la gestion des situations de crise.
4. Dissolution du Département de la publicité (ex-Département de la propagande) qui contrôle quotidiennement le contenu de la presse chinoise.
5. Fin du brouillage des radios internationales.
6. Fin du blocage de milliers de sites Internet d'informations hébergés à l'étranger.
7. Suspension des "11 commandements du Net" qui instituent la censure et encouragent l'autocensure des informations.
8. Abolition des listes de journalistes et militants des droits de l'homme interdits de séjour en Chine.
9. Retrait de la restriction imposée aux médias chinois de ne pas utiliser sans autorisation les images et les informations des agences internationales.
10. Légalisation des associations indépendantes de journalistes et de militants des droits de l'homme.