Reporters sans frontières redoute de nouvelles violences contre la presse après un attentat meurtrier contre les chiites à Quetta

Alors qu'une quarantaine de fidèles chiites ont été tués à Quetta (sud-ouest du pays) lors d'une procession, Reporters sans frontières est très préoccupée par les risques de dérapages et de violences contre la presse. En effet, à deux jours d'intervalle, des manifestants chiites ont attaqué le Club de la presse de Karachi et brûlé les bureaux du quotidien Jang à Quetta. Les manifestants reprochent à la chaîne privée Geo TV qui appartient au groupe de presse Jang, la diffusion, le 24 février dernier, de remarques jugées "insultantes". Reporters sans frontières demande aux autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les médias menacés. L'organisation appelle également la presse pakistanaise à refuser toute incitation à la haine entre les communautés religieuses. Le 2 mars 2004, la procession de la communauté chiite de Quetta à l'occasion d'Achoura a été attaquée à l'explosif et à la mitraillette par des inconnus. Il y aurait au moins quarante-quatre morts. En marge de cet attentat, des manifestants ont brûlé des véhicules et des commerces, notamment les bureaux du quotidien national Jang à Quetta. Les autorités ont imposé un couvre-feu suite à ces incidents. Le 29 février, un groupe de manifestants chiites avait saccagé une partie du Club de la presse de Karachi (Sud). Plusieurs centaines de personnes étaient venues protester contre la chaîne privée Geo TV. Lors d'une émission diffusée à la fin du mois de février, des religieux sunnites auraient tenu des propos insultants envers la communauté chiite. Une vingtaine de manifestants ont escaladé les murs et brisé les vitres du club. Le vigile, qui a tenté de les en empêcher, a été frappé. Les journalistes présents à l'intérieur se sont réfugiés dans une pièce au premier étage pendant que les manifestants saccageaient les locaux. Le gardien blessé a été transféré à l'hôpital civil, mais sa vie n'est pas en danger. Les manifestants ont ensuite tenté de se rendre devant les bureaux de Geo TV, mais la police est intervenue. Le président de l'Union des journalistes de Karachi, Mazhar Abbas, a déclaré à Reporters sans frontières que ces violences étaient directement dirigées contre la presse.
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Updated on 20.01.2016