Reporters sans frontières presse Washington à demander la libération de Liu Xiaobo au président chinois

À l'occasion de la visite du président chinois, Hu Jintao, à Washington D.C., le 19 janvier 2011, Reporters sans frontières réitère son appel en faveur de la libération de Liu Xiaobo et demande à l'administration américaine d'évoquer fermement la question de la liberté de la presse avec la délégation chinoise. La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a affirmé, le 14 janvier dernier, que "l'Amérique continuera à dénoncer et faire pression sur la Chine tant qu'elle censurera ses blogueurs et emprisonnera ses activistes, tant que certaines pratiques religieuses, particulièrement celles de groupes non déclarés, seront interdites, tant que les avocats seront envoyés en prison pour avoir simplement défendu des clients qui mettaient en cause les positions gouvernementales. " Reporters sans frontières salue cette déclaration et demande à l'administration Obama de traduire ses bonnes intentions en actes. " La Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes. L'occasion est donnée au gouvernement américain de demander directement à Hu Jintao la libération de Liu Xiaobo ainsi que celle des 106 journalistes et net-citoyens en détention, et de dénoncer l'emprise grandissante de la censure en Chine. Il doit absolument la saisir. C'est ainsi qu'il prouvera son engagement en faveur de la liberté d'expression dans le monde, en particulier en Chine. L'organisation déplore toutefois que les États-Unis aient laissé l'organisation de la conférence de presse jointe du 19 janvier au Centre de presse de la délégation chinoise, car seuls les journalistes "officiels" auront le droit de poser des questions. État des lieux en Chine: En ce début d'année 2011, la situation de la liberté d'expression ne s'est guère améliorée, comme l'illustrent les dix directives du département de la Propagande récemment imposées aux médias. Le contrôle de l'information se durcit, la censure de la toile chinoise augmente et les moyens utilisés par les autorités pour faire pression sur les défenseurs de la liberté d'expression se multiplient. Le célèbre écrivain et cyberdissident Li Hong a succombé, le 31 décembre 2010, des suites d’une maladie qui n’a jamais été traitée durant ses trois ans d’emprisonnement. Un témoignage récemment publié a révélé que Gao Zhisheng, avocat et défenseur des Net-citoyens, disparu depuis avril 2010, a été cruellement torturé par les autorités, pendant sa détention en 2009. Sa femme, Geng He, sera présente a Washington le 19 janvier. Trois écrivains tibétains, Kalsang Jinpa, Jangtse Donkho et Buddha, ont été condamnés à trois et quatre ans de prison ferme, le 30 décembre 2010, pour des articles publiés dans le magazine Shar Dhung-Ri (Eastern Conch Hill). Un autre écrivain tibétain Tenpa Lodoe, plus connu sous le nom de plume de Gang-ga Champo, rédacteur de Dhunkyod (Walk-Forward), a été arrêté par les autorités de Lhassa, le 29 décembre 2010, pour ses écrits et son activisme dans la défense de la culture locale. Il demeure toujours en détention illégale et sa famille reste sans nouvelles de lui. Han Han, le blogueur le plus lu au monde (440 millions de connexions), a annoncé sur son blog, le 28 décembre dernier, la cessation de la parution de son magazine, Ensemble solo, suite aux pressions exercées par le régime. Enfin, le prisonnier d'opinion aujourd'hui le plus célèbre au monde, Liu Xiaobo, lauréat 2010 du prix Nobel de la paix, est toujours en détention, où il purge sa peine de onze ans de prison, pour son combat pacifiste en faveur de la démocratie dans son pays. Sa femme, Liu Xia, est toujours assignée à résidence, et ses proches et soutiens subissent toutes sortes de pressions de la part des autorités. Le 13 janvier 2011, en collaboration avec Amnesty International, Freedom House, Human Rights First, Human Rights Watch, International Campaign for Tibet et la Uyghur American Association, Reporters sans frontières a cosigné une lettre adressée au président des États-Unis, Barack Obama, lui demandant de soulever la question des droits de l'homme avec son homologue chinois. Pour illustrer la mobilisation mondiale en faveur de la libération de Liu Xiaobo, Reporters sans frontières a lancé, le 18 janvier 2011, une campagne internationale au moyen de tee-shirts "Free Liu Xiaobo". Caricature par Kichka


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Updated on 20.01.2016