Reporters sans frontières ne manifestera pas à Hong Kong pendant le passage de la flamme olympique

Reporters sans frontières demande aux autorités chinoises de prendre des mesures rapides et efficaces pour améliorer durablement la situation de la liberté de la presse et d'expression sur Internet. L'organisation publie également un rapport sur le sort des journalistes et des cyberdissidents emprisonnés et l'impact pour la presse étrangère de la campagne nationaliste orchestrée par les autorités.

A 100 jours du 8 août 2008, date de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, Reporters sans frontières demande aux autorités chinoises de prendre des mesures rapides et efficaces pour améliorer durablement la situation de la liberté de la presse et d'expression sur Internet. L'organisation publie également un rapport sur le sort des journalistes et des cyberdissidents emprisonnés et l'impact pour la presse étrangère de la campagne nationaliste orchestrée par les autorités. Reporters sans frontières a décidé de ne pas manifester lors du passage de la flamme olympique à Hong Kong. "Nous renonçons à manifester le 2 mai prochain à Hong Kong afin de permettre la reprise du dialogue avec les autorités chinoises. Nous savons que certains hauts responsables du gouvernement font des efforts pour trouver une issue à la crise actuelle, en privilégiant notamment la libération de prisonniers d'opinion. Nos interlocuteurs à Pékin nous ont fait comprendre qu'il était de nouveau possible de dialoguer et que des gestes concrets pourraient être faits dans le domaine des droits de l'homme. Nous souhaitons ménager ces initiatives", a affirmé l'organisation qui a manifesté pacifiquement à Londres, Paris, San Francisco et Nagano pendant le passage de la flamme olympique. Les neuf demandes de Reporters sans frontières avant les Jeux olympiques de Pékin : 1. Libération de tous les journalistes et les internautes emprisonnés en Chine pour avoir exercé leur droit à l'information. 2. Liberté de mouvement, notamment au Tibet et au Xinjiang, et d'interview pour la presse étrangère au-delà d'octobre 2008. 3. Dissolution du Département de la publicité (ex-Département de la propagande) qui contrôle quotidiennement le contenu de la presse chinoise. 4. Fin du brouillage des radios internationales. 5. Fin du blocage de milliers de sites Internet d'informations hébergés à l'étranger. 6. Suspension des "11 commandements du Net" qui instituent la censure et encouragent l'autocensure des informations diffusées sur le web. 7. Abolition des listes de journalistes et militants des droits de l'homme interdits de séjour en Chine. 8. Fin de l'interdiction imposée aux médias chinois d'utiliser sans autorisation officielle les images et les informations des agences de presse internationales. 9. Légalisation des associations indépendantes de journalistes et des organisations de défense des droits de l'homme. A l'occasion du J-100, le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) a publié un communiqué de presse pour dénoncer les menaces de mort proférées à l'encontre d'une dizaine de journalistes basés en Chine, et les graves entraves au travail de la presse au Tibet. Le FCCC cite également six journalistes sportifs qui critiquent l'absence de coopération sincère des organisateurs des JO, les difficultés pour accéder aux athlètes et aux officiels chinois, et les incohérences dans les informations fournies aux médias.
Publié le
Updated on 20.01.2016