Reporters sans frontières manifeste pour Liu Xiaobo au passage du cortège du président chinois
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Plusieurs représentants de Reporters sans frontières ont été interpellés après avoir manifesté au passage du cortège du président chinois Hu Jintao près de l'Arc de Triomphe à Paris, dans la matinée du 5 novembre 2010. Les militants ont ouvert des parapluies avec l'inscription "Free Liu Xiaobo" alors que le chef de l’État chinois allait en voiture déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu.
Au total, six personnes ont été emmenées dans un commissariat du 8e arrondissement : quatre membres de l’organisation et deux militants des droits de l’homme. Une vingtaine de membres de Reporters sans frontières ainsi qu’un journaliste de Canal + ont été bloqués par la police, à la station Franklin Roosevelt. Le militant chinois pro-démocratie Wang Longmeng (王龙蒙) figurait également parmi les interpellés.
Ces interpellations traduisent la volonté du gouvernement français de taire à tout prix la question des droits de l’homme en Chine pour ne pas froisser Hu Jintao et sa suite. En menant cette action pacifique, pour soutenir Liu Xiaobo (刘哓波) et tous les dissidents, écrivains et militants des droits de l’homme chinois privés de liberté, Reporters sans frontières a voulu forcer de manière pacifique un silence grossier et indigne.
Comme l’a rappelé Jean-François Julliard, secrétaire général de l’organisation, devant les journalistes présents : « Il est impensable que la France, pays des droits de l’homme, ne dise rien de la situation des dissidents chinois et de la répression systématique des autorités contre les voix démocratiques. Comment le président Nicolas Sarkozy peut-il se renier, lui qui avait promis durant la campagne de 2007 de placer les droits de l’homme au cœur de son action diplomatique ? »
Malgré la realpolitik, les parapluies de l’Arc de Triomphe ont défié le silence comme hier les colombes de la paix lâchées par Reporters sans frontières dans le centre de Paris. Ces actions sont un hommage au courage de Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix 2010. Cet homme doit être libéré. Le gouvernement de la France doit le demander à Hu Jintao.
Photos AFP / Martin Bureau
Publié le
Updated on
20.01.2016