Reporters sans frontières manifeste à Olympie au départ du relais de la flamme des JO de Pékin

Trois représentants de Reporters sans frontières ont déployé aujourd'hui une banderole représentant les anneaux olympiques sous la forme de menottes pendant la cérémonie officielle d'allumage de la flamme olympique, à Olympie, en Grèce. Interpellés, ils se trouvent actuellement dans un commissariat à Pyrgos, ville située à quatre-vingt kilomètres d'Olympie.

Trois représentants de Reporters sans frontières, dont son secrétaire général Robert Ménard, ont déployé aujourd'hui une banderole représentant les anneaux olympiques sous la forme de menottes pendant la cérémonie officielle d'allumage de la flamme olympique, à Olympie, en Grèce. Les trois militants des droits de l'homme ont été interpellés par les forces de sécurité. Ils se trouvent actuellement dans un commissariat de Pyrgos, ville située à quatre-vingt kilomètres d'Olympie. "Si le feu olympique est sacré, les droits de l'homme le sont plus encore. Nous ne pouvions pas laisser le gouvernement chinois se saisir de la flamme olympique, un symbole de paix, sans dénoncer la situation dramatique des droits de l'homme dans le pays, à moins de cinq mois de l'ouverture des JO. Le traitement réservé en Chine à ceux qui s'expriment librement, la censure imposée à la presse et le black-out sur le Tibet appellent à une telle mobilisation. Tous les moyens sont bons aujourd'hui pour dénoncer les violations graves des libertés fondamentales en Chine. Nous manifesterons chaque fois que nous le pourrons", a affirmé l'organisation. Lors de la cérémonie d'allumage de la flamme olympique des représentants de Reporters sans frontières ont déployé la banderole de la campagne Pékin 2008. Ils ont été immédiatement interpellés par les forces de l'ordre avant d'être conduits dans un commissariat de Pyrgos. "Notre action n'a pas pour but d'embarrasser les autorités grecques. Nous voulons seulement rappeler au gouvernement chinois et au Comité International Olympique les engagements pris en faveur du respect des droits de l'homme en Chine", a rappelé l'organisation. Pendant l'action des militants de Reporters sans frontières, la télévision chinoise a interrompu sa couverture de la cérémonie et diffusé des images d'archives présentant le site d'Olympie. Quant à la télévision grecque, elle a tout simplement suspendu sa retransmission pendant quelques instants. Reporters sans frontières appelle au boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques par les chefs d'Etat, chefs de gouvernement et membres des familles royales, le 8 août prochain. L'organisation tiendra le jeudi 27 mars 2008 à 11 heures une conférence de presse sur la situation de la liberté d'expression en Chine, à la Maison des Avocats à Athènes. Une centaine de journalistes, internautes et cyberdissidents sont emprisonnés en Chine simplement pour s'être exprimés pacifiquement. Depuis le 12 mars 2008, les journalistes sont interdits de séjour au Tibet et chassés des provinces voisines. La répression des manifestations des Tibétains se déroule à huis clos. Les journalistes chinois continuent de travailler sous les diktats du Département de la publicité (ex-Département de la propagande) qui impose la censure sur de très nombreux sujets. L'Etat garde un contrôle général sur l'information et dispose de lois autoritaires pour punir les contrevenants. Les accusations de "subversion", de "diffusion de secrets d'Etat" ou d'"espionnage" sont utilisées contre les journalistes et les cyberdissidents. L'autocensure règne dans les rédactions. Les médias indépendants en chinois, basés à l'étranger, sont bloqués, harcelés ou brouillés, interdisant l'émergence d'un pluralisme de l'information. Pour plus d'informations sur la campagne internationale de Reporters sans frontières sur les JO Pékin 2008 (en français, anglais, espagnol, arabe et chinois) : www.rsf.org
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Publié le
Updated on 20.01.2016