Reporters sans frontières manifeste à Olympie au départ du relais de la flamme des JO de Pékin

Trois représentants de Reporters sans frontières, dont son secrétaire général Robert Ménard, ont déployé le 24 mars 2008 des drapeaux représentant les anneaux olympiques sous la forme de menottes pendant la cérémonie d'allumage de la flamme olympique, à Olympie, en Grèce.

Trois représentants de Reporters sans frontières, dont son secrétaire général Robert Ménard, ont déployé le 24 mars 2008 des drapeaux représentant les anneaux olympiques sous la forme de menottes pendant la cérémonie d'allumage de la flamme olympique, à Olympie, en Grèce. Ils ont été immédiatement interpellés par les forces de l'ordre avant d'être conduits dans un commissariat de Pyrgos. "Si le feu olympique est sacré, les droits de l'homme le sont plus encore. Nous ne pouvions pas laisser le gouvernement chinois se saisir de la flamme olympique, un symbole de paix, sans dénoncer la situation dramatique des droits de l'homme dans le pays, à moins de cinq mois de l'ouverture des JO. Le traitement réservé en Chine à ceux qui s'expriment librement, la censure imposée à la presse et le black-out sur le Tibet appellent à une telle mobilisation. Tous les moyens sont bons aujourd'hui pour dénoncer les violations graves des libertés fondamentales en Chine. Nous manifesterons chaque fois que nous le pourrons", a affirmé l'organisation. "Notre action n'avait pas pour objectif d'embarrasser les autorités grecques. Nous voulions seulement rappeler au gouvernement chinois et au Comité international olympique leurs engagements pris en faveur du respect des droits de l'homme en Chine", a ajouté l'organisation. Pendant l'action des militants de Reporters sans frontières, la télévision chinoise a interrompu sa couverture de la cérémonie et diffusé des images d'archives du site d'Olympie. Quant à la télévision grecque, elle a du suspendre son direct pendant quelques instants. Dix heures après leur arrestation, les trois militants de Reporters sans frontières ont été libérés dans l'attente de leur procès, dont la date a été fixée au 29 mai à Pyrgos, près d'Olympie. Ils sont poursuivis pour « insulte aux symboles nationaux ». En vertu de l'article 361 du code pénal grec, ils risquent jusqu'à un an de prison et une amende. "Cette inculpation est absurde et ridicule. Par notre geste, nous ne nous sommes en aucun cas attaqués ni à l'olympisme ni à la Grèce. Nous avons simplement dénoncé la politique menée en Chine en cette période de répression accrue", a affirmé l'organisation. Reporters sans frontières appelle au boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques par les chefs d'Etat, chefs de gouvernement et membres des familles royales, le 8 août prochain. Lire le communiqué de presse. Une centaine de journalistes, internautes et cyberdissidents sont emprisonnés en Chine simplement pour s'être exprimés pacifiquement. Depuis le 12 mars 2008, les journalistes sont empêchés de se rendre librement au Tibet et chassés des provinces voisines. La répression des manifestations des Tibétains se déroule à huis clos. Par ailleurs, Reporters sans frontières a chargé l'institut CSA de réaliser un sondage sur l'attitude des Français à l'égard des Jeux olympiques à Pékin. 53 % des personnes interrogées sont favorables au boycott de la cérémonie d'ouverture, le 8 août, par le président Nicolas Sarkozy. Lire l'intégralité du sondage.
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Updated on 20.01.2016