Reporters sans frontières interpelle les fabricants d’ordinateurs implantés en Chine

Reporters sans frontières est très inquiète de la nouvelle mesure prise par le ministère de l’Information et de la Technologie qui vise à obliger les fabricants d’ordinateurs à installer un logiciel permettant de filtrer l’information considérée comme “malsaine” par le Parti communiste chinois (PCC), à partir du 1er juillet 2009. Intitulé le “Green Dam” (barrage vert), ce logiciel est censé filtrer les informations pornographiques.

Reporters sans frontières est très inquiète de la nouvelle mesure prise par le ministère de l’Information et de la Technologie qui vise à obliger les fabricants d’ordinateurs à installer un logiciel permettant de filtrer l’information considérée comme “malsaine” par le Parti communiste chinois (PCC), à partir du 1er juillet 2009. Intitulé le “Green Dam” (barrage vert), ce logiciel est censé filtrer les informations pornographiques. “C’est un scénario digne de Big Brother qui se déroule en Chine. Après les arrestations de blogueurs dissidents, voici le temps de la surveillance intégrée aux ordinateurs. Le filtrage à la chinoise dépasse largement le contenu pornographique qu’il prétend encadrer et cette nouvelle décision n’annonce rien de bon pour la liberté d’expression. Jusqu’à maintenant, les internautes pouvaient accéder à des sites bloqués au moyen de logiciels de contournement de la censure. Green Dam est une arme destinée à l’empêcher. Nous appelons les entreprises qui vendront ces ordinateurs sur le marché chinois à ne pas suivre cette consigne, sans quoi elles se rendront complices de la censure”, a déclaré l’organisation. Le 8 juin 2009, le ministère de l’Information et de la Technologie a fait savoir que les entreprises implantées sur ce marché disposaient de six semaines pour équiper tous leurs ordinateurs de ce nouveau logiciel financé par le gouvernement (Lire la notification en anglais et chinois). Selon le Wall Street Journal, il permettrait de relier les consoles à une liste actualisée en permanence de sites bannis de la Toile afin d’en bloquer l’accès. Selon le gouvernement chinois, Green Dam est destiné à protéger les “jeunes” des contenus “néfastes” rencontrés sur Internet. Depuis le mois de mars, il aurait été téléchargé plus de 3 millions de fois, serait utilisé dans 2279 écoles et installé dans quelque 518 000 ordinateurs. Les entreprises Lenovo, Inspur et Hedy auraient déjà installé ce logiciel sur plus de 52 millions d’ordinateurs. “L’apparition d’une consigne aussi stricte montre la nécessité de protéger les entreprises étrangères implantées sur le territoire chinois, obligées de se plier aux lois locales. C’est pour cette raison que nous soutenons la nécessité d’une loi, telle que le Global Online Freedom Act, qui permettrait de s’opposer au gouvernement chinois en pareille situation”, a poursuivi Reporters sans frontières. Par ailleurs, la situation n’est toujours pas revenue à la normale après la une vague de censure sur Internet liée à la commémoration des vingt ans du massacre de Tiananmen. Des dizaines de sites tels que Twitter, YouTube, Bing, Flickr, Opera, Live, Wordpress ou Blogger ont été rendus inaccessibles. Le 8 juin 2009, Twitter, FlickR, Hotmail, Wikipédia et le site Radio Free Asia, étaient à nouveau disponibles. “Combien de temps le gouvernement va-t-il continuer à imposer le silence par la censure du Web 2.0 ? Les autorités montrent de manière décomplexée à quel point elles souhaitent maîtriser le flot d’informations parvenant aux internautes”, a conclu l’organisation. Plus d'articles sur le sujet (en anglais) - New York Times - Wall Street Journal - Human Rights in China
Publié le
Updated on 20.01.2016