Reporters sans frontières interpelle le ministre de la Culture après la censure de huit livres
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Huit livres sur des événements sociaux des dernières décennies en Chine ont été interdits la semaine dernière par Wu Shulin, directeur-adjoint de l'Administration générale de la presse et des publications (Gapp). Reporters sans frontières demande au ministre de la Culture, Sun Jiazheng, d'intervenir afin que ces livres, dont certains ont été écrits par des journalistes, soient réautorisés.
"Le contrôle des publications par le Gapp est très inquiétant. Au-delà de la censure de ces huit livres, c'est la liberté d'expression de tous les journalistes et intellectuels chinois qui se voit bafouée. Il est urgent que le gouvernement prenne des mesures pour que le Gapp cesse d'exercer un contrôle autoritaire sur tous les livres publiés en Chine. Tout éditeur doit en effet obtenir une licence du Gapp pour chaque livre", a affirmé l'organisation.
Les livres Past stories of Peking Opera Stars de Zhang Yihe, les mémoires du journaliste du People's Daily Yuan Ying, The press de Zhu Huaxiang qui parle du monde des médias chinois, ainsi que This is how it goes at sars.com de Hu Fayun comptent parmi les huit livres censurés par le Gapp. Ces titres font partie d'une liste de livres - élaborée par le Département de la propagande du Parti communiste chinois - qui ont, selon les autorités, "dépassé les limites en 2006". Les autres ouvrages traitent notamment du "Grand bond en avant" maoïste, d'un candidat indépendant aux élections locales.
Selon plusieurs médias, Wu Shulin aurait affirmé que le livre de Yuan Ying révélait des secrets d'Etat, et a insisté sur le fait que l'ensemble des éditeurs devront être sévèrement punis.
Zhang Yihe a dénoncé les accusations d'"anti-révolutionnaires" lancées contre elle par les autorités et s'est insurgée contre le fait que ses deux derniers livres aient été censurés. Elle compte se défendre devant les tribunaux. "On a privé les intellectuels chinois de tout droit à l'expression et si l'on reste silencieux aujourd'hui, ils pourront faire de même demain à d'autres auteurs et un jour toute la communauté intellectuelle se retrouvera muselée", ajoute-elle.
Hu Fayun, pour sa part, a dénoncé le caractère ridicule de ces interdictions tout en insistant que ces mesures sont toujours prises dans le but "d'effacer la mémoire collective en la déformant", mais que cela n'empêchera l'accès à ces écrits sur Internet.
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Publié le
Updated on
20.01.2016