Reporters sans frontières inaugure "Le Jardin des libertés"
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Comment peut-on imaginer une "ville meilleure, pour une vie meilleure" dans un pays qui censure Internet et emprisonne massivement des militants des droits de l'homme ? Le slogan de l'Expo Shanghai 2010 est vidé de son sens par les autorités chinoises qui réservent un sort peu enviable à leurs concitoyens en limitant leur liberté d'expression. "Ville surveillée, pour des vies sous surveillance", pourrait être un slogan plus adapté à l'exposition universelle version Shanghai.
A la veille de l'inauguration officielle, le 1er mai 2010, de l'Exposition universelle de Shanghai, Reporters sans frontières inaugure aujourd'hui sur Internet son Jardin des libertés.
Reporters sans frontières invite les internautes du monde entier à venir visiter le Jardin des libertés, le pavillon virtuel de l'Expo Shanghai 2010 consacré à la liberté d'expression. En chinois, en anglais et en français, les internautes pourront visiter le pavillon des cyberpoliciers, le pavillon du Tibet, ainsi que le banc des prisonniers d'opinion, et signer des pétitions pour demander leur libération. Le Jardin des Libertés est le seul lieu de l'Exposition de Shanghai 2010 où l'on peut découvrir des réalités que les autorités chinoises cachent. Ainsi, plusieurs dizaines de militants des droits de l'homme de Shanghai sont actuellement surveillés par la police qui les empêche de rencontrer es journalistes étrangers venus couvrir le lancement des festivités.
Une exposition universelle doit être un rassemblement autour de valeurs telles que le progrès, l'humanisme et la culture. Où est l'universalisme des valeurs lorsque la Chine emprisonne les démocrates comme l'intellectuel Liu Xiaobo ? Pourquoi les représentants des pays démocratiques, notamment le président français Nicolas Sarkozy qui sera présent à l'inauguration, restent-ils silencieux sur cet aspect de la Chine ?
"Le silence du Bureau international des expositions (BIE), basé à Paris, est accablant. Pourquoi son président, ancien ambassadeur de France en Chine, n'intervient-il pas publiquement pour que les autorités chinoises fassent preuve de tolérance pendant l'Exposition universelle", a affirmé Reporters sans frontières qui a adressé une lettre au président du BIE, Jean-Pierre Lafon, pour lui demander d'obtenir des autorités chinoises qu'elles cessent de censurer Internet et qu'elles libèrent des dissidents à l'occasion de l'Expo Shanghai. L'organisation n'a obtenu aucune réponse. De même, des journalistes qui ont sollicité des interviews au BIE sur la question des évictions forcées opérées par les autorités dans le cadre de la préparation de Shanghai 2010, ont été éconduits.
Deux représentant de l'organisation, dont son secrétaire général Jean-François Julliard, viennent de se voir refuser un visa pour se rendre à Shanghai. "Les autorités de Pékin nous ont ordonné de vous refuser les visas. Les motifs ? Vous les connaissez", a fourni comme seule explication un responsable du consulat de Chine à Paris.
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20.01.2016