Reporters sans frontières et l'Union des journalistes des zones tribales exigent la libération de Hayatullah Khan

Alors que des responsables taliban ont affirmé aux proches du journaliste Hayatullah Khan ne pas être impliqués dans cet enlèvement, Reporters sans frontières et l'Union des journalistes des zones tribales (TUJ) demandent aux autorités fédérales et locales d'identifier au plus vite les auteurs de ce kidnapping. Les deux organisations demandent également la convocation d'une assemblée des anciens (Jirga) pour tenter de résoudre cette affaire qui intervient dans un contexte particulièrement tendu dans les zones tribales pakistanaises. « L'incapacité des forces de sécurité pakistanaises à assurer la sécurité des journalistes des zones tribales met en péril la liberté de la presse dans ces régions troublées. Si les autorités veulent démentir les rumeurs sur l'implication des services de sécurité dans la disparition de Hayatullah Khan, elles doivent agir au plus vite pour le libérer et garantir de bonnes conditions de travail aux dizaines de reporters actifs dans les zones tribales », ont déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, et Sailab Mahsud, président de l'Union des journalistes des zones tribales. Les deux organisations demandent également une enquête complète sur le meurtre, le 4 décembre, de Naseer Afridi, correspondant du quotidien Khabrian et président de la section locale de la TUJ dans la région tribale de Darra Adamkhel. Le 8 décembre 2005, le frère de Hayatullah Khan, correspondant du quotidien en ourdou Ausaf, du quotidien en anglais Nation et photographe pour l'agence European Press Photo Agency (EPA), a été informé par des responsables taliban dans le Nord Wazirsitan que ces derniers n'avaient rien à voir avec l'enlèvement du reporter, trois jours auparavant. « L'administration locale n'a procédé à aucune arrestation», a déclaré un proche du journaliste à Reporters sans frontières. Le démenti des taliban est intervenu alors que Zaheerul Islam, représentant fédéral dans le Nord Waziristan, a déclaré le 6 décembre que des « éléments taliban » semblaient être derrière le kidnapping du reporter. Quelques jours avant son enlèvement à Mir Ali, Hayatullah Khan avait enquêté sur les circonstances de la mort d'un chef arabe d'Al-Qaïda, Hamza Rabia. Il avait contredit la version officielle en affirmant, photographies à l'appui, que le djihadiste avait été tué par un missile de fabrication américaine. Par ailleurs, une bombe a été lancée, le 7 décembre, dans l'enceinte d'une école dirigée par Dilawar Khan, correspondant de la BBC World Service et du quotidien anglais Dawn dans la zone tribale du Sud Waziristan. Le journaliste a déclaré à Reporters sans frontières qu'il s'agissait d'un « message de menace très clair » aux journalistes indépendants du Sud Waziristan.
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Updated on 20.01.2016