Reporters sans frontières est preoccupé par l'état de santé d'un journaliste détenu depuis cinq ans

Reporters sans frontières s'inquiète du sort du journaliste cubain Juan Carlos Herrera Acosta de l'agence de presse Agencia de Prensa Libre Oriental, détenu depuis le 20 mars 2003 et condamné à 20 ans de prison. Il a entamé une grève de la faim le 18 juillet 2008 et s‘est cousu la bouche en signe de protestation le 21 juillet. Il est actuellement dans un état de santé très inquiétant et tout accès à des soins lui est refusé. “L'état de santé actuel de Juan Carlos Herrera Acosta justifie pleinement une suspension de peine pour raison humanitaire. Il est impératif que le journaliste puisse avoir accès à des soins médicaux dans les plus brefs délais. Nous demandons aux autorités cubaines de faire preuve de compréhension vis-à-vis de ce prisonnier qui est en danger de mort. Nous rappelons que vingt-trois journalistes sont emprisonnés sur l'île, dont dix-neuf ont été arrêtés lors du “printemps noir” de 2003”, a déclaré Reporters sans frontières. Juan Carlos Herrera Acosta est détenu dans la prison de la province de Holguin (est du pays) et souffre actuellement de fortes fièvres, d'hypoglycémie et d'une basse pression artérielle. Souffrant de problèmes cardiaques, il a fait part de ses inquiétudes à Melba Santana Ariz, épouse d'un prisonnier politique détenu dans la même prison, dans une lettre qu'il lui a fait parvenir. Il explique que tout soin médical lui est refusé et que son état ne cesse de s'aggraver. Après s'être cousu la bouche, les points se sont infectés, provoquant de fortes fièvres. Il n'a toujours pas recommencé à s'alimenter. Il demande l'accès à une meilleure alimentation, à une assistance religieuse, le droit à avoir plus d'appels téléphoniques et un transfert à la prison de Guantanamo, sa province natale. Le journaliste détenu depuis cinq ans avait été condamné à vingt ans de prison pour violation de l'article 91 du code pénal condamnant tout acte contre “l'indépendance ou l'intégrité territoriale de l'Etat” et de l'article 88 qui sanctionne les activités qui obéissent aux “intérêts impérialistes des Etats-Unis”. Depuis son incarcération il a entamé des grèves de la faim et s'est cousu la bouche à plusieurs reprises pour protester contre les conditions dans lesquelles il est détenu. Par ailleurs, le journaliste indépendant de l'agence Nueva Prensa Cubana Ernesto Corria Cabrera a été interpellé par la police de sécurité de l'Etat à Camagüey alors qu'il effectuait un reportage sur l'expulsion de leur domicile d'une femme enceinte et de ses quatre enfants.
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Updated on 20.01.2016