Reporters sans frontières demande que l'aide soit conditionnée à la fin des violences contre les journalistes
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Les pays donateurs se réunissent du 8 au 10 mai à Dacca dans le cadre du Forum pour le développement du Bangladesh. Le gouvernement du Bangladesh demande à la communauté internationale une augmentation importante de l'aide, mais ne donne aucune garantie d'une meilleure gouvernance et d'un plus grand respect de la liberté de la presse.
L'Union européenne a d'ores et déjà déclaré qu'elle allait insister sur le respect des droits de l'homme lors de cette réunion. Reporters sans frontières se félicite de ces prises de position mais souhaite qu'elles ne restent pas lettre morte. Face à la mauvaise volonté du gouvernement de Khaleda Zia qui refuse de reconnaître les violations des droits de l'homme, notamment de la liberté de la presse, Reporters sans frontières demande aux pays donateurs de conditionner l'aide au développement à un programme d'actions précises pour mettre fin à la violence.
Reporters sans frontières considère que cette violence contre les journalistes, notamment en province, hypothèque la possibilité pour la presse de couvrir librement des sujets cruciaux, notamment la collusion entre les politiques et le crime organisé, la corruption ou les violations des droits de l'homme. Et donc la possibilité pour l'aide internationale d'être bien utilisée. De récentes études de la Banque mondiale ont souligné que la liberté de la presse était l'une des conditions déterminantes pour un développement socio-économique durable.
Récemment, le président de la Banque mondiale, James D. Wolfensohn, a déclaré : "Les études montrent que davantage de liberté de la presse signifie moins de corruption. La liberté de la presse a également une influence positive sur les revenus, la mortalité infantile, et l'alphabétisation des adultes."
Le Bangladesh cumule actuellement deux terribles fléaux : il est le pays le plus violent pour les journalistes et l'un des plus corrompus. En ce qui concerne la liberté de la presse, le gouvernement doit faire cesser l'impunité dont jouissent les militants des partis au pouvoir, notamment ceux du BNP, qui agressent des journalistes.
Avec au moins 210 journalistes agressés ou menacés de mort, quinze rédactions ou clubs de la presse attaqués et quinze journalistes arrêtés par les autorités en 2003, le Bangladesh est de loin le pays du monde le plus violent envers la presse. En 2004, cette violence n'a pas diminué. Le 27 avril dernier, la journaliste Sumi Khan de l'hebdomadaire Shaptahik-2000 a échappé à une tentative d'enlèvement à Chittagong. Elle est connue pour ses enquêtes sur la vie politique dans cette ville du sud-est du pays. Le 4 avril, le ministère de l'Information avait adressé une lettre aux journaux du pays pour qu'ils cessent de "spéculer" sur l'origine des armes découvertes quelques jours plus tôt dans le sud-est du pays.
Publié le
Updated on
20.01.2016