Reporters sans frontières demande la libération du journaliste Sayed Perwiz Kambakhsh, détenu arbitrairement depuis 3 mois.

Reporters sans frontières dénonce la détention par les autorités afghanes du jeune journaliste, Sayed Perwiz Kambakhsh, depuis novembre 2007. "L'enfermement abusif d'un journaliste dans le Nord de l'Afghanistan, rappelle l'influence croissante des islamistes radicaux dans un pays en proie aux affrontements tribaux et à une résurgence du fondamentalisme religieux. Les accusations de blasphème contre l'Islam et le Coran ne sauraient cacher la volonté des autorités locales de porter atteinte à la liberté de la presse, rapporte Reporters sans frontières." Sayed Perwiz Kambakhsh, reporter au Jahan-e Naw ("Le monde nouveau") est emprisonné depuis le 27 octobre 2007. Le procureur lui reproche de "véhiculer des propos diffamatoires" à l'encontre de l'Islam, après avoir possédé des écrits interdits par la loi afghane, qui dénonçaient la place de la femme dans le Coran. Le jeune étudiant en journalisme à l'Université de Balkh, âgé de 23 ans, critiquait alors la violation des droits de l'homme par les autorités du Nord de l'Afghanistan, comme tient à le souligner son frère, le journaliste Sayed Yaqub Ibrahimi. Après l'échec de négociations secrètes avec les autorités afghanes, les journalistes de la région ont finalement rendu publique l'incarcération prolongée de leur collègue et appellé à sa libération, à travers une lettre envoyée au président de la République, Hamid Karzai. Depuis le renversement du régime des talibans en 2001, les journalistes qui ont essaimé à travers l'Afghanistan doivent faire face aux menaces et aux pressions croissantes des mollahs sur les pouvoirs publiques, sous prétexte de porter atteinte aux fondements de l'Islam. Reporters sans frontières rappelle que la mobilisation des pays occidentaux a permis à nombre de journalistes afghans d'échapper à la peine de mort prononcée par des mollahs, pour les mêmes chefs d'accusation que Sayed Perwiz Kambakhsh, en étant contraints de trouver asile à l'étranger.