Reporters sans frontières dénonce le blocage de YouTube

Reporters sans frontières dénonce le blocage du site Internet de partage de vidéos en ligne YouTube (http://www.youtube.com) depuis le 23 mars 2009 en raison de contenus critiques envers le parti communiste chinois. Le même jour, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères a déclaré : “Beaucoup de gens pensent à tort que le gouvernement chinois a peur d'Internet. Pourtant, c'est le contraire.” “Si le gouvernement chinois n'a pas peur du pouvoir d'Internet, pourquoi bloquer chacun des sites qui se fait l'écho de critiques à l'encontre du Parti communiste et mettre en place un filtre national destiné à “épurer” Internet ? Les dirigeants chinois font preuve d'une haute intolérance envers les publications sur Internet ainsi que leurs auteurs. Nous condamnons fermement ce blocage qui empêche la plus grande population d'internautes du monde d'accéder à certaines informations sur Internet”, a déclaré l'organisation. Selon certains internautes, le site de partage de vidéos YouTube, appartenant à l'entreprise américaine Google, est inaccessible dans la plupart des provinces chinoises. Lorsqu'ils s'y connectent, les internautes peuvent lire le message suivant : “Cette page n'est pas disponible. La page Internet correspondant à l'adresse http://www.youtube.com n'est pas accessible. Le site a peut-être changé d'adresse”. Le dernier blocage de YouTube en Chine remonte au mois d'octobre 2007, lors du lancement du même site en chinois destiné aux utilisateurs de Taiwan et Hong Kong. Scott Rubin, responsable de la communication et des affaire publique chez Google, a affirmé à reporters sans frontières : “Nous travaillons à restaurer l'accès à YouTube dans les plus brefs délais. Je ne peux pas confirmer la raison du blocage mais le ministère des affaires étrangères a tenu une conférence lors de laquelle il a confirmé la responsabilité du gouvernement dans ce blocage”. A l'approche du 50e anniversaire du soulèvement tibétain du 10 mars 1959, de nombreuses vidéos circulaient sur YouTube, qui montraient la répression exercée par les autorités chinoises envers la population tibétaine. Une vidéo, connue sous le nom de “caonima” a également été publiée en mars 2009, défiant la censure imposée par les autorités en jouant sur la phonétique et le deuxième sens de certains mots. Suite à sa publication, le gouvernement a émis sur les forums Internet l'interdiction d'y faire référence :“Il est interdit de promouvoir tout contneu faisant référence au caonima ou d'en interpréter à tort le contenu. Cette vidéo a été élevée à un niveau politique et les médias étrangers en ont fait un sujet opposant les internautes citoyens au gouvernement”. La vidéo a été retirée de YouTube et le site avait déjà connu un blocage du 5 au 7 mars. Le contrôle exercé par le Parti communiste chinois vis-à-vis des fichiers audio et vidéo est important. Entrées en vigueur en janvier 2008, de nouvelles régulations contraignent les sites Internet à obtenir une autorisation préalable du gouvernement pour diffuser de tels fichiers. Mais ce contrôle est d'autant plus aisé que ce sont les services proposés par les entreprises chinoises qui totalisent les taux de consultation les plus élevés. Devant Yahoo ! et Google, le moteur de recherche le plus utilisé est Baidu.cn, qui totalise 60 % des recherches (20% pour Google) et filtre scrupuleusement les contenus "subversifs". La plateforme de blogs la plus utilisée est Sina, qui a été la première à obtenir une licence du gouvernement pour pouvoir publier des informations. Elle est soumise au pacte d'autodiscipline imposé par la Société Internet de Chine (SIC), affiliée au ministère chinois de l'Industrie de l'information, en août 2007. Le pacte "encourage" à enregistrer l'identité des clients avant de pouvoir mettre en ligne leurs articles et à garder leurs informations personnelles. Les autorités judiciaires ont de fait la mainmise sur la fermeture de certains sites. Par ailleurs, le moteur de recherche de Google, google.cn, est censuré depuis 2004. Pour plus d'informations sur Internet en Chine, téléchargez le rapport 2009 “Les Ennemis d'Internet”
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Updated on 20.01.2016