Reporters sans frontières dénonce la multiplication des violences à l'égard des journalistes

Reporters sans frontières a exprimé sa plus vive inquiétude dans une lettre adressée aux autorités kirghizes après les agressions de plusieurs journalistes au cours des trois dernières semaines. L'organisation de défense la liberté de la presse a rappelé que le 31 mars 2007, Talantbek Sopuev, reporter à la télévision privée TV September a été passé à tabac par quarante hommes et femmes alors qu'il couvrait un meeting progouvernemental à Djalal-Abad. Il est actuellement hospitalisé et souffre de multiples contusions. Le 16 mars dernier, Kayrat Birimkulov, journaliste à State TV, a été battu par deux inconnus alors qu'il rentrait chez lui dans la banlieue de Bishkek. Daniyar Isanov, présentateur du journal télévisé de la chaîne indépendante NTS a, quant à lui, été frappé par quatre inconnus le 27 mars. Il est toujours hospitalisé et souffre de sérieuses blessures au visage. Les journalistes kirghizes travaillent sous forte pression. Tous, quelle que soit leur orientation politique, sont susceptibles d'être victimes de cette violence. Les chaînes NTS et State TV sont considérées comme loyales envers le gouvernement alors que TV September, appartenant à Omurbek Tekebaev, député de l'opposition, couvre les actions des partis minoritaires. Reporters sans frontières a également souligné que “des faits d'intimidation et d'atteinte à l'intégrité physique d'autres professionnels des médias” ont également été portés à sa connaissance. Face à la recrudescence des actes de violence commis sur les journalistes, Reporters sans frontières a appelé les autorités kirghizes à “faire tout ce qui est en (leur) pouvoir pour mettre un terme à ces brutalités et agir en vue d'une amélioration significative des conditions d'exercice de la liberté d'expression”. Selon le bureau pour les Droits de l'homme et l'Etat de droit de Bishkek, en quinze ans, aucun cas d'agression ou de meurtre de journaliste n'a donné lieu à un procès de son auteur.