Reporters sans frontières condamne les poursuites intentées contre le site Bellaciao

Suite à une plainte en diffamation déposée par les Chantiers de l'Atlantique, Mme Bironneau, juge d'instruction auprès du tribunal de grande instance de Saint Nazaire, a mis en examen le responsable du site Bellaciao (http://bellaciao.org), Roberto Ferrario. Ce dernier est accusé d'avoir publié un communiqué de l'USM CGT intitulé "La flibusterie des temps modernes", qui défendait notamment des salariés polonais de l'entreprise qualifiés d'"esclaves modernes".

Suite à une plainte en diffamation déposée par les Chantiers de l'Atlantique, Mme Bironneau, juge d'instruction auprès du tribunal de grande instance de Saint Nazaire, a mis en examen le responsable du site Bellaciao (http://bellaciao.org), Roberto Ferrario. Ce dernier est accusé d'avoir publié un communiqué de l'USM CGT intitulé "La flibusterie des temps modernes", qui défendait notamment des salariés polonais de l'entreprise qualifiés d'"esclaves modernes". "Nous condamnons les poursuites judiciaires intentées contre Roberto Ferrario, qui n'est pas l'auteur du texte jugé diffamatoire par les Chantiers de l'Atlantique. Bellaciao n'a fait que publier in extenso le communiqué syndical, en indiquant clairement sa source. Une telle procédure, coûteuse pour un individu, pourrait conduire à la fermeture du site, ce qui serait inacceptable. Nous appelons les plaignants à abandonner leurs poursuites, et, à défaut, nous demandons à la justice de les débouter de leur plainte", a déclaré Reporters sans frontières. Roberto Ferrario a été informé le 18 octobre 2006 qu'il était mis en examen et que son dossier allait être transmis au Procureur de la République. Le communiqué de la CGT, publié le 16 septembre 2005, et qui est toujours accessible sur Bellaciao, accusait les Chantiers de l'Atlantique de se livrer à du "banditisme patronal" et de perpétrer des "actes mafieux". Philippe Kasse, qui était responsable de la communication des Chantiers de l'Atlantique au moment des faits, a déclaré à Reporters sans frontières : "Nous avions porté plainte aussi contre l'USM CGT. Je ne sais pas pourquoi le juge a décidé d'engager une procédure uniquement contre le diffuseur de l'information et non contre les rédacteurs du communiqué. Ceci dit, il est normal qu'un site assume la responsabilité de ce qu'il publie. D'autres médias avaient mentionné le communiqué, mais aucun n'avait repris exactement les termes de l'USM CGT, que nous jugeons diffamatoires." Bellaciao est un site d'information participatif mis à jour par des militants de la gauche alternative. Une pétition de soutien au site et à l'USM CGT est disponible en ligne : http://bellaciao.org/fr/soutien-bellaciao.php#petition
Publié le
Updated on 20.01.2016