Un porte-parole américain a déclaré, le 10 mai 2006, que les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans la disparition de Hayatullah Khan (photo). Le journaliste a été enlevé par des hommes armés le 5 décembre 2005. Quelques jours auparavant, il avait enquêté sur la mort d'un chef d'Al Qaïda dans le Nord Waziristan. Reporters sans frontières demande au ministre pakistanais de l'Information de tout mettre en œuvre afin de résoudre cette affaire.
Reporters sans frontières prend acte de la déclaration, le 10 mai 2006, d'un diplomate américain affirmant que les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans la disparition de Hayatullah Khan, journaliste du quotidien en ourdou Ausaf et photographe pour l'agence European Press Photo Agency (EPA). Celui-ci a été enlevé le 5 décembre 2005 à Mir Ali (Nord Waziristan).
“Suite à la déclaration des Etats-Unis, nous nous adressons de nouveau au gouvernement pakistanais, et notamment à son ministre fédéral de l'Information Muhammad Ali Durrani, afin qu'il s'explique sur la disparition de Hayatullah Khan et qu'il mobilise tous les moyens nécessaires pour résoudre cette affaire qui a trop duré. Nous appelons Muhammad Ali Durrani à marquer son arrivée au gouvernement par un signe fort, en fournissant des informations détaillées sur le journaliste”, a déclaré l'organisation.
Le consul américain à Peshawar, Mike Spangler, a déclaré, le 10 mai 2006, que les Etats-Unis “ont lu les rapports sur la disparition de Hayatullah Khan (...), mais ne détiennent aucune information sur lui”.
Alors que le journaliste se rendait à Khajoori (Nord Waziristan) pour couvrir une manifestation étudiante, le 5 décembre 2005, cinq hommes armés de AK-47 ont arrêté son véhicule et l'ont fait monter dans une autre voiture.
Quelques jours auparavant, le journaliste avait enquêté sur les circonstances de la mort d'un chef arabe d'Al-Qaïda, Hamza Rabia. L'armée pakistanaise avait affirmé que le djihadiste avait été tué, en compagnie de quatre autres personnes, dans l'explosion accidentelle de munitions au domicile d'un dénommé Mohammad Siddiq. Ce dernier s'avère être l'oncle du journaliste.
Hayatullah Khan avait contredit l'armée en affirmant que le djihadiste avait été tué par un missile américain. Il appuyait ses affirmations par des photographies prises sur les lieux de l'incident. Les villageois témoins de l'explosion confirmaient également la version d'une attaque par un drone ou un avion.
Reporters sans frontières soutient les efforts de l'Union des journalistes des zones tribales (TUJ) qui se mobilise depuis décembre 2005 pour retrouver Hayatullah Khan.