Reporters sans frontière adresse une lettre ouverte à Hillary Clinton à la veille de sa visite à Hanoi
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A l'approche de sa visite à Hanoï, le 30 octobre 2010, Reporters sans frontières a adressé un courrrier à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, demandant aux Etats-Unis d'aborder avec les autorités vietnamiennes la question de la libération des journalistes et cyberdissidents emprisonnés, en évoquant en particulier les cas de Pham Minh Hoang, Nguyen Tien Trung et Le Cong Dinh.
Le Cong Dinh, cyberdissident et célèbre avocat, a été condamné, le 20 janvier 2010, à cinq ans de prison ferme. Nguyen Tien Trung, blogueur et militant démocrate, a écopé de sept ans. A ces peines s’ajoutent trois ans d’assignation à résidence. Tous deux ont été reconnus coupables d’avoir "mis en danger la sécurité nationale", en "organisant des campagnes avec le soutien d'organisations réactionnaires basées à l’étranger", destinées à "renverser le régime du peuple avec l’aide d’Internet".
Pham Minh Hoang, blogueur franco-vietnamien (www.pkquoc.multiply.com), a été officiellement inculpé le 29 septembre dernier, après un mois et demi de détention au cours duquel sa famille est restée sans nouvelles de lui. Il est lui aussi accusé d'"avoir mené des activités pour renverser le gouvernement. Selon son épouse, le blogueur a été arrêté pour son opposition aux projets d’exploitation de mines de bauxite par une entreprise chinoise dans la région des Hauts-Plateaux du centre du Viêt-nam et ses conséquences pour l'environnement. D'autres journalistes et blogueurs ayant tenté de couvrir le sujet ont eux aussi été arrêtés, à l'instar de Bui Thanh Hieu.
Alors que la situation des droits de l'homme se détériore à l’approche du Congrès du Parti communiste prévu au début de 2011, Reporters sans frontières rappelle que le Viêt-Nam s'était engagé, en 2006, à l'occasion de son entrée dans l'OMC, à concilier son développement économique avec le respect des libertés fondamentales de ses concitoyens.
Depuis 2009, le gouvernement a pourtant renforcé son contrôle sur les médias et sur Internet. Les cyber-attaques à l'encontre des sites critiques envers le gouvernement se sont multipliées.
Lors d'un discours historique en janvier dernier, Hillary Clinton avait très clairement exprimé le soutien des Etats-Unis à la liberté d'expression et d'opinion sur Internet, déclarant que les Etats-Unis ont la « responsabilité » de préserver cet « outil de développement économique et social ».
Reporters sans frontières demande aujourd’hui à Mme Clinton de défendre ces principes auprès du Viêt-Nam, l'une des plus grandes prisons du monde pour les professionnels des médias et les net-citoyens, avec seize cyberdissidents et trois journalistes derrière les barreaux.
Publié le
Updated on
20.01.2016