Quinze jours après le kidnapping du journaliste Hayatullah Khan, ses deux fils et sa fille ont lancé un appel à ses ravisseurs. Reporters sans frontières s'associe à sa famille et à ses collègues qui ont manifesté, les 17 et 20 décembre, à Mir Ali et Peshawar pour demander aux autorités de se mobiliser pour le journaliste retenu dans la zone tribale du Nord Waziristan.
Quinze jours après le kidnapping du journaliste Hayatullah Khan, ses deux fils et sa fille ont lancé un appel à ses ravisseurs. Sa famille et ses collègues ont manifesté, les 17 et 20 décembre, à Mir Ali et Peshawar pour demander aux autorités de se mobiliser pour sauver le correspondant des quotidiens Ausaf et Nation et de l'agence European Press Photo Agency (EPA) dans la zone tribale du Nord Waziristan.
« Les ravisseurs doivent entendre l'appel de ces enfants devenus orphelins depuis l'enlèvement de leur père. Le gouvernement fédéral doit prendre des mesures énergiques pour mettre fin à cette disparition aussi angoissante que mystérieuse», a affirmé Reporters sans frontières qui s'associe à la mobilisation de l'Union des journalistes des zones tribales (TUJ).
A la tête d'une manifestation de proches et de collègues de Hayatullah Khan, ses enfants portaient une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Rendez-nous notre père.» Sa fille, Naila Hayat, âgée de huit ans, était accompagnée de ses petits frères, Hamran et Fareshta, âgés de cinq et six ans.
A la tête d'une manifestation de journalistes, Sailab Mehsud, président de la TUJ, a demandé au gouvernement de redoubler d'efforts pour retrouver leur collègue vivant. « Les journalistes sont victimes d'un climat sécuritaire catastrophique dans les zones tribales », a-t-il précisé. La TUJ et l'Union des journalistes de Khyber (région de Peshawar) se sont unis pour mener une campagne en faveur de Hayatullah Khan. « Tant qu'il ne sera pas libéré, nous continuerons nos manifestations », ont précisé les deux associations de journalistes qui comptent se rendre à Islamabad.
L'identité et les motifs des ravisseurs font l'objet d'une controverse et des proches du journaliste soupçonnent les autorités d'être derrière cet enlèvement. L'un de ses frères a notamment précisé à Reporters sans frontières que la veille de sa disparition, Hayatullah Khan lui avait dit : « Si quelque chose m'arrive, le gouvernement devra être tenu pour responsable. »
Le 14 décembre, un officiel de la province de Peshawar avait assuré à une délégation de journalistes que des personnes avaient été arrêtées dans cette affaire et que la libération de Hayatullah Khan était une question de jours.
Quatre jours avant son enlèvement à Mir Ali, Hayatullah Khan avait enquêté sur les circonstances de la mort au Nord Waziristan d'un chef arabe d'Al-Qaïda, Hamza Rabia. Le journaliste avait contredit la version officielle en affirmant, photographies à l'appui, que le djihadiste avait été tué par un missile de fabrication américaine.