Reporters sans frontières est scandalisée par le retour en arrière que constitue l'arrêt de la Haute Cour fédérale, le 11 juin 2007, déclarant coupables d'avoir tenté de "renverser l'ordre constitutionnel" quatre journalistes, parmi les 38 membres de l'opposition incarcérés depuis les rafles de novembre 2005.
Reporters sans frontières est scandalisée par le grave retour en arrière que constitue l'arrêt de la Haute Cour fédérale, le 11 juin 2007, déclarant coupables d'avoir tenté de "renverser l'ordre constitutionnel" quatre journalistes et trois groupes de presse, parmi les 38 membres de l'opposition incarcérés depuis les rafles de novembre 2005. Deux d'entre eux risquent la peine de mort ou l'emprisonnement à vie.
D'autre part, l'organisation exprime sa désapprobation de la nouvelle arrestation de Dawit Fassil, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire disparu Satenaw, qui avait été relâché sous caution en avril 2007, après 17 mois de prison.
"Le gouvernement éthiopien n'est-il pas encore épuisé de harceler l'opposition et les journalistes? Près de deux ans après les arrestations en masse de novembre 2005, il continue de prétendre rendre la justice, alors qu'il ne fait qu'offrir la caricature d'une démocratie défaillante et d'un gouvernement revanchard. Pour ceux qui estimaient que les acquittements d'avril constituaient le signe que le gouvernement était prêt à des compromis, c'est à la fois décevant et très inquiétant. Les Etats-Unis, qui entretiennent des relations privilégiées avec l'Ethiopie, doivent faire comprendre au Premier ministre Meles Zenawi que ce procès-fleuve a assez duré. Cette affaire devient de plus en plus dangereuse pour la stabilité du pays et il est temps de lui trouver une issue honorable", a déclaré Reporters sans frontières.
La Haute Cour a décidé de considérer le refus de présenter leur défense de 38 membres de la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD, opposition), dont quatre journalistes, comme un aveu de culpabilité. Parmi les accusés, elle a déclaré coupables de "conspiration en vue de renverser l'ordre constitutionnel" et "incitation à la révolte" Mesfin Tesfaye, rédacteur en chef de Abay, Andualem Ayele, rédacteur en chef d'Ethiop et Wonakseged Zeleke, rédacteur en chef de Asqual. Les deux premiers journalistes encourent la peine de mort ou l'emprisonnement à vie, tandis que Wonakseged Zeleke risque dix ans de prison. Dawit Fassil, inculpé de "propagation de fausses nouvelles", risque pour sa part trois ans de prison. Les sentences doivent être prononcées le 8 juillet. Par ailleurs, les groupes de presse Serkalem, Sisay et Fassil ont également été condamnés et risquent la dissolution ou d'importantes amendes.
En revanche, Wosonseged Gebrekidan, rédacteur en chef d'Addis Zena, et Dawit Kebede, rédacteur en chef de Hadar, ont accepté de présenter leur défense et devraient commencer leur plaidoirie le 18 juin.