Rapport d'enquête sur le manque de protection des journalistes

L'enlèvement, puis l'assassinat de Daniel Pearl, reporter pour le Wall Street Journal, en 2002, a permis au monde d'entrevoir les dangers auxquels sont confrontés les journalistes au Pakistan. Cependant, contrairement à Daniel Pearl, dont la mort avait fait la Une des journaux dans le monde entier, le sort des journalistes pakistanais reste trop souvent méconnu. Le rapport "L'état d'abnégation : la crise de la liberté de la presse et le manque de protection des journalistes au Pakistan"est le résultat du travail conjoint de représentants de la Fédération internationale des Journalistes (IFJ), du Pakistan Federal Union of Journalists (PFUJ), du National Union of Journalists (Royaume-Uni), de Reporters sans frontières, de l'International News Safety Institute (INSI) ainsi que d'un journaliste indien qui se sont rendus au Pakistan dans le cadre d'une mission du 22 au 25 février 2007. "Suite aux conclusions de cette mission, nous appelons la communauté pakistanaise ainsi que la communauté internationale à trouver des solutions à cette crise, ont affirmé les responsables de la mission. Le travail des journalistes au Pakistan est plus dangereux aujourd'hui qu'il ne l'a jamais été auparavant. Il est urgent que nous nous mobilisions afin de renverser ce climat hostile et de pérenniser une liberté d'expression et de la presse, fragiles dans le pays." Dix-neuf journalistes auraient été tués depuis l'an 2000, dont quatre en 2006. Les journalistes ne sont pas les seules victimes de ces violences. Leurs familles paient également le prix fort pour la liberté de la presse. Par deux fois, les frères de journalistes ont été tués afin de faire passer un message à ces derniers. Sur les dix-neuf journalistes tués, seuls les assassins de Daniel Pearl ont été condamnés. Les membres de cette mission demandent : -l'équipement immédiat des journalistes en accessoires de sécurité, tels que des gilets par-balles. Cet équipement doit être assuré par le gouvernement ou les employeurs des journalistes. Les journalistes doivent également recevoir des formations en matière de sécurité et de reportage de guerre, -une augmentation des salaires, en mettant l'accent sur la nécessité de rédiger des contrats de travail, - que la communauté journalistique internationale se joigne aux efforts de la PFUJ afin de préserver l'indépendance et améliorer la sécurité des journalistes au Pakistan : en assistant financièrement et matériellement les journalistes, en assurant le monitoring des violations et en exerçant une pression auprès des employeurs et des autorités afin que les droits des journalistes pakistanais soient respectés.
Publié le
Updated on 20.01.2016