Quatre journalistes reconnus coupables de trahison libérés après avoir obtenus une grâce présidentielle
Organisation :
Reporters sans frontières est soulagée d'apprendre que le gouvernement éthiopien a accepté de grâcier, le 20 juillet 2007, trente-huit membres de l'opposition, dont les quatre journalistes Andualem Ayele, rédacteur en chef d'Ethiop, Mesfin Tesfaye, rédacteur en chef de Abay, Wonakseged Zeleke, rédacteur en chef d'Asqual et Dawit Fassil, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire disparu Satenaw.
"Nous recevons enfin une bonne nouvelle dans cette interminable affaire. Nous restons cependant vigilants. Si le Premier ministre Meles Zenawi a tenu compte des appels de la communauté internationale, nous n'oublions pas qu'il a conditionné leur libération à la signature d'un texte dans lequel ils acceptent de présenter leurs "excuses au peuple éthiopien" pour les "erreurs commises en novembre 2005". Cette affaire ne sera définitivement close que lorsque Zelalem Guebre et Abey Gizaw seront également libérés de toutes les accusations qui pèsent contre eux", a déclaré l'organisation.
Zelalem Guebre, rédacteur en chef de Menilik, et Abey Gizaw, rédacteur en chef de Netsanet, ont été jugés par contumace et ne bénéficient pour l'instant pas de cette grâce.
Ils ont tous été condamnés, le 16 juillet, à des peines allant de dix-huit mois de prison à la perpétuité.
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16.07 - Six journalistes condamnés à des peines allant de dix-huit mois de prison à la perpétuité
Reporters sans frontières est scandalisée par le verdict prononcé par la Haute Cour fédérale de justice, le 16 juillet 2007, condamnant six journalistes, parmi quarante-trois opposants jugés dans une même affaire, à des peines allant de dix-huit mois d'emprisonnement à la prison à vie. La plupart d'entre eux ont été reconnus coupables d'avoir tenté de "renverser l'ordre constitutionnel".
"Nous sommes certes soulagés de constater que le président de la Cour, Adil Ahmed, n'a pas suivi le réquisitoire du procureur Abraha Tetemke qui réclamait la peine de mort contre les prévenus. Mais condamner à la prison à vie des journalistes qui, à notre connaissance, n'ont rien fait d'autre qu'exercer leur métier, est tout simplement scandaleux. Après les acquittements de huit journalistes au mois d'avril, nous étions en mesure d'espérer que l'Ethiopie respecterait enfin la liberté d'expression de ses citoyens. Les sentences prononcées aujourd'hui ne feront qu'attiser les tensions qui agitent le pays. Nous espérons que les accusés seront en mesure de faire appel, et que les juges feront alors preuve de clémence", a déclaré l'organisation.
La Haute Cour a rendu le 16 juillet 2007 son verdict concernant quarante-trois opposants politiques, membres de la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD), dont six journalistes. Ils ont été reconnus coupables d'avoir "tenté de renverser l'ordre constitutionnel", pour avoir pris part, en novembre 2005, aux manifestations de l'opposition qui avaient fait suite aux élections législatives.
Andualem Ayele, rédacteur en chef d'Ethiop, et Mesfin Tesfaye, rédacteur en chef de Abay, ont été condamnés à la prison à perpétuité. C'est également le cas de Zelalem Guebre, rédacteur en chef de Menilik et d'Abey Gizaw, rédacteur en chef de Netsanet, jugés par contumace. Wonakseged Zeleke, rédacteur en chef d'Asqual, a été condamné à trois ans de prison.
Dawit Fassil, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire disparu Satenaw, déclaré coupable de "propagation de fausses nouvelles", a été condamné à une peine de dix-huit mois de réclusion. Relâché sous caution en avril 2007 après avoir effectué 17 mois de prison, il avait été à nouveau emprisonné. La Cour discute actuellement d'une possible libération en vertu de la durée de sa peine déjà purgée.
Par ailleurs, les groupes de presse Serkalem, Sisay et Fassil ont été condamnés à de lourdes amendes et à la dissolution.
Publié le
Updated on
20.01.2016