Le blogueur vietnamien Ho Van Hai a été condamné jeudi à une peine de quatre ans de prison pour “propagande contre l’Etat” à l’issue d’un procès à huis-clos. Reporters sans frontières (RSF) appelle la communauté internationale à intensifier sa pression sur le pays pour que cessent ces violations répétées de la liberté d’informer.

Le blogueur vietnamien Ho Van Hai, 52 ans, a été condamné jeudi à quatre ans de prison et deux ans d’assignation à résidence pour “propagande anti-étatique”, en vertu de l’article 88 du code pénal. Arrêté le 2 novembre 2016, le journaliste citoyen a déjà passé plus d’un an en détention provisoire. Son crime : avoir publié en ligne des articles sur l’éducation ou l’environnement, et surtout avoir couvert le scandale de pollution de l’usine taïwanaise Formosa. Tenu secret, le procès s’est déroulé sans la présence de ses défenseurs.


“Encore une fois, un citoyen est lourdement puni pour avoir simplement tenté d’informer la société civile, dans un pays où les médias sont tous mis au pas, regrette Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Il est grand temps que cesse la terrible vague de répression qui frappe les journalistes citoyens depuis près de deux ans.


Nous demandons à la communauté internationale de rappeler le pays, membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à ses obligations. Nous appelons aussi ses partenaires commerciaux à ouvrir les yeux sur la situation déplorable de la liberté d’informer au Vietnam, et à en tirer les conséquences.”


Le Parlement européen a adopté en décembre 2017 une résolution d’urgence afin d’exiger des autorités vietnamiennes la fin de la répression menée contre les journalistes citoyens et la libération de tous les blogueurs emprisonnés.


Plus de 25 blogueurs ont été emprisonnés, condamnés ou expulsés en 2017. Les témoignages concernant leurs conditions de détention sont alarmants. Le 29 janvier, l’épouse du blogueur Nguyen Van Dai, arrêté en décembre 2015, a constaté lors d’une visite ses conditions de détention effroyables. Obligé de dormir sur un bloc de ciment, il n’a quasiment jamais pu quitter sa cellule en plus de deux ans d’emprisonnement. Son état de santé serait très préoccupant.


En bas de la liste, le Vietnam occupe la 175e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2017.

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Mise à jour le 02.02.2018