Héros

Liu Hu

En août 2013, des officiers de police font irruption au domicile de Liu Hu, journaliste du quotidien New Express. Ils l’interpellent, l’amènent à Pékin et l’enferment dans le centre de détention n°1 de la capitale, d’ordinaire réservé aux criminels les plus dangereux. Le 30 septembre, au terme du délai légal maximal de détention sans charge (soit 37 jours), les autorités accusent Liu Hu de « diffamation ». Sa demande de liberté conditionnelle est refusée. L’un de ses avocats tombe sous le coup d’une enquête disciplinaire pour avoir publié en ligne des documents liés à l’affaire. La raison de ce scénario cauchemardesque ? Le journaliste, conscient de la censure qui empêche la publication dans la presse d’informations mettant en cause les cadres du Parti communiste, avait publié sur sa page personnelle du réseau social Weibo des informations concernant les malversations d’un officiel local, Ma Zhengqi. Pour le Parti, c’est l’affaire de trop. D’autres enquêtes sur des cadres de haut rang, dont le président de la haute cour de Shanghai et le directeur du département de la sécurité publique de la province du Shaanxi, toutes publiées sur Weibo, ont fait de Liu Hu une menace à faire taire au plus vite.

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