Pressions accrues sur les correspondants et contributeurs de Radio Free Europe en amont des élections législatives
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Depuis près d'un mois, les correspondants et les contributeurs réguliers de Radio Free Europe / Radio Liberty sont coupés du monde et leurs faits et gestes sont surveillés par des membres de la Sécurité nationale. La raison de ces intimidations ? La tenue, le 14 décembre 2008, des élections législatives qui renouvelleront les cent vingt-cinq sièges du Parlement (Mejilis) qui s'accompagne d'une volonté de la part des autorités de contrôler au maximum la circulation de l'information.
“Ces pressions qui perpétuent les méthodes policières du régime démontrent que les «progrès» réalisés en matière de démocratisation du pays sont limités et illusoires”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Les traitements réservés aux quelques journalistes indépendants sont exaspérants. Nous leur renouvelons notre soutien et appelons les autorités à cesser de recourir à ce type de procédés”, a poursuivi l'organisation.
Le 14 décembre 2008, des élections législatives que les autorités insistent pour présenter comme un grand pas vers la démocratie, se dérouleront au Turkménistan. Pour l'heure, n'ont été autorisés à se présenter à la députation que des représentants du parti unique et des personnalités de mouvements reconnus par le régime. Le président Gourbangouly Berdymoukhamedov a mis l'accent à plusieurs reprises sur le nombre de candidats, censés attester de l'ampleur des progrès réalisés. Deux cent cinquante personnes sont en effet censées se présenter pour les cent vingt-cinq sièges à pourvoir. En revanche, très peu d'informations ont percé sur les procédures de dépôt d'une candidature indépendante ainsi que sur les réponses reçues par ceux qui l'ont tenté. Quant aux questions sociales et économiques essentielles, elles ne font pas l'objet de débat.
Est-ce pour s'en assurer que les correspondants et contributeurs de Radio Free Europe Radio / Radio Liberty sont pratiquement coupés du monde et placés sous surveillance ? Depuis le 18 novembre 2008, tout appel international en direction ou depuis leurs téléphones portables est bloqué. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, il ne s'agit pas d'un problème technique mais d'une décision des autorités. C'est la situation dans laquelle se trouve Osman Halliyev, correspondant pour la province de Lebap. Par ailleurs, la surveillance dont il est l'objet s'est renforcée ces derniers jours. Des agents locaux des service secrets suivent ses faits et gestes. Les correspondants parviennent encore à communiquer avec l'extérieur via l'Internet. Mais l'accès aux cafés Internet est surveillé et très coûteux.
Quant à Sazak Dourdymouradov , contributeur régulier de RFE, âgé de 59 ans, il a récemment reçu des menaces de mort le visant ainsi que ses enfants, après avoir déposé un dossier de candidature indépendante pour le scrutin. Soutenu par plus de vingt personnes - le code électoral prévoit que les candidats indépendants doivent obtenir le soutien de dix citoyens - il a pourtant reçu une réponse négative. Il a par ailleurs transmis des rapports indiquant qu'aucune campagne électorale n'avait eu lieu dans la région de Bakharden. Le 20 juin dernier, Sazak Dourdymouradov avait été interpellé à son domicile par les services secrets avant d'être interné en hôpital psychiatrique. Il avait dû signer un document dans lequel il s‘engageait à ne plus travailler comme journaliste pour être libéré début juillet.
Le Turkménistan occupe la 171e place sur 173 dans le classement 2008 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016