Premier anniversaire de la condamnation du blogueur chinois Wu Gan

Reporters sans frontières (RSF) appelle la communauté internationale à ne pas oublier le blogueur chinois Wu Gan, condamné il y a tout juste un an à une peine de huit années de prison pour avoir critiqué la corruption des cadres du Parti.

Il y a tout juste un an, après 952 jours de détention provisoire, le blogueur chinois Wu Gan était reconnu coupable de «subversion du pouvoir de l'État» par un tribunal de la ville de Tianjin (nord) et condamné à huit ans de prison. Wu, qui s’est vu interdire les visites familiales jusqu’en février prochain, aurait développé de l'hypertension et une maladie cardiaque pendant sa détention.


Wu Gan est célèbre en Chine pour avoir défendu une employée d’hôtel qui avait poignardé à mort un cadre du Parti communiste chinois (PCC) alors qu’il tentait de la violer. Le blogueur s’est lui-même surnommé le « Boucher super vulgaire», reprenant un sobriquet dont l’avaient au départ affublé ses détracteurs en ligne. Son compte Twitter, qui comprenait plus de 30 000 commentaires politiques, a été supprimé le mois dernier, en même temps que ceux de plusieurs autres activistes chinois.


« Alors qu’en Chine les journalistes professionnels sont sommés de devenir la voix du Parti, les commentaires irrévérencieux de blogueurs comme Wu Gan sont plus que jamais indispensable à la mise en perspective de l’information officielle, estime Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF). L’acharnement mis par Pékin à faire disparaître d’internet les commentaires de ces blogueurs est la meilleure preuve de leur importance. »


Wu a été arrêté en le 19 mai 2015, dans un coup de filet visant plus de 200 avocats et militants des droits humains dans le pays. Plusieurs membres de ce groupe, surnommé «709», ont été condamnés à des peines de prison, mais Wu a reçu à la peine la plus lourde, sans doute en raison de son refus de plaider coupable.


La Chine est une des plus grandes prisons du monde avec plus de 60 journalistes professionnels et non-professionnels derrière les barreaux. Dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018 publié par RSF, le pays stagne au 176e rang sur 180.

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Updated on 26.12.2018