Piste professionnelle sérieuse dans l’assassinat d’un journaliste d’une chaîne locale du nord du pays
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Coordinateur du programme d’informations de la chaîne Omega Visión, Héctor Francisco Medina Polanco, 35 ans, rentrait à son domicile de la localité de Morazán (région d’El Progreso, Nord), dans la soirée du 10 mai 2011, lorsque deux tueurs en moto qui l’avaient suivi ont ouvert le feu dans sa direction. Atteint de deux balles au thorax et d’une troisième au bras, le journaliste a succombé à ses blessures le lendemain matin à l’hôpital de San Pedro Sula où il avait été admis.
Le motif professionnel du crime paraît hautement probable, sachant que la victime dénonçait régulièrement à l’antenne les irrégularités de gestion de la municipalité dont il était résident, ainsi que des conflits terriens impliquant des éleveurs de la région. La question agraire expose les journalistes qui osent la traiter à de lourdes représailles comme en témoigne notamment l’acharnement dont sont victimes les radios communautaires Radio Faluma Bimetu (Radio Coco Dulce) et La Voz de Zacate Grande. Héctor Francisco Medina Polanco était la cible de menaces liées à ses prises de position sur ces sujets. Reporters sans frontières a inclus, le 3 mai dernier, le magnat hondurien de l’agro-industrie Miguel Facussé Barjum à la liste des “prédateurs de la liberté de la presse”.
“Difficile de célébrer la journée nationale du journaliste, prévue le 25 mai, alors que la frénésie répressive se poursuit contre les médias communautaires et d’opposition au coup d’État du 28 juin 2009, en particulier dans les environs de San Pedro Sula ces derniers jours. L’État de droit n'en finit pas de se déliter”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Dix journalistes ont été tués en 2010 au Honduras – dont trois en liens probables ou avérés avec la profession - et les résultats des enquêtes se font toujours attendre. Nous espérons qu’il n’en sera pas de même avec ce nouvel assassinat. En exprimant nos condoléances à la famille et aux collègues d’Héctor Francisco Medina Polanco, nous rappelons les trois enjeux que le pays doit selon nous relever : la lutte contre l’impunité dans les assassinats de journalistes et défenseurs des droits de l’homme ; une réforme profonde de la législation en matière de radiodiffusion et télécommunications ; l’accès à l’information et la justice rendue pour les violations des droits de l’homme les plus graves commises depuis le 28 juin 2009. La réintégration du Honduras à l’Organisation des États américains (OEA) - dont il est suspendu depuis le coup d’État -, ne saurait avoir lieu sans la moindre contrepartie”, a ajouté l’organisation.
Publié le
Updated on
20.01.2016