Philippines : un journaliste radio assassiné par balles sur l’île de Luzon
Un journaliste radio a été abattu par balles ce vendredi 20 juillet, dans la province d’Albay, aux Philippines. Reporters sans frontières (RSF) condamne ce meurtre et appelle les autorités à tout faire pour retrouver les auteurs de cet assassinat.
Il était en train de se rendre dans les locaux de sa radio lorsqu’il a été criblé de balles. Le journaliste Joey Llana a été assassiné ce matin, vendredi 20 juillet, dans sa voiture à Albay, dans le sud-est de l’île de Luzon. Selon le rapport de la police locale, il a été visé par les tirs de cinq hommes non-identifiés et a été touché d’au moins 14 balles à la tête et au corps. Le journaliste de 38 ans animait la matinale de la station DwZR à Legazpi.
Les enquêteurs n’ont pas encore pu établir de mobile, mais un proche de la victime a révélé que Joey Llana avait récemment reçu des menaces de mort, laissant craindre qu’il ait été visé pour son travail. Harry Roque, le porte-parole du président Duterte, a condamné ce nouvel acte de violence à l’encontre d’un journaliste philippin et a annoncé qu’une enquête de la “task force présidentielle sur la sécurité des média” avait été ouverte.
“Nous condamnons avec la plus grande fermeté l’assassinat du journaliste radio Joey Llana, et cette grave atteinte à la liberté de la presse, déclare le bureau Asie-Pacifique de RSF. Nous saluons la décision de la présidence d’avoir immédiatement ouvert une enquête et de sa volonté affichée de rendre justice à la victime. Les Philippines, l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes en Asie, doivent effectivement tout mettre en oeuvre pour lutter efficacement contre la violence envers les médias et l’impunité.”
Si cela se confirme que Joey Llana a bien été tué pour son travail, il s’agirait du troisième journaliste assassiné aux Philippines en 2018. En juin dernier, le reporter Dennis Denora avait été abattu à Davao del Norte selon le même modus operandi, tout comme le journaliste radio Edmund Sestoso assassiné par balles en mai, dans la province du Negros Oriental. Sous la présidence de Rodrigo Duterte, élu en 2016 et connu pour être particulièrement virulent envers les médias, au moins six autres journalistes ont été tués en raison de leur activité.
Les Philippines ont perdu six places et se classe désormais à la 133e position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018.