Le cyberdissident a été condamné, le 14 juillet 2004, "pour avoir abusé des droits démocratiques en vue de porter atteinte aux intérêts de l'Etat". Reporters sans frontières dénonce cette sentence qui vient justifier une détention provisoire de plus de 18 mois. Pham Que Duong devrait être libéré fin juillet.
Le cyberdissident a été condamné, le 14 juillet 2004, "pour avoir abusé des droits démocratiques en vue de porter atteinte aux intérêts de l'Etat". Reporters sans frontières dénonce cette sentence qui vient justifier une détention provisoire de plus de 18 mois. Pham Que Duong devrait être libéré fin juillet.
Son acte d'accusation stipule qu'il a transmis "des informations et documents calomnieux et dénués de fondement (…) à certains éléments à l'étranger (…), ce qui a eu des effets néfastes sur le prestige de l'Etat vietnamien". Selon l'Agence vietnamienne d'information (AVI), le tribunal a décidé d'atténuer la sentence en raison de l'âge du dissident et de sa "contribution à la révolution". Pham Que Duong est un ancien colonel de l'Armée de libération.
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9.07.2004
Tran Khue bientôt libre
Le cyberdissident Tran Khue a été condamné, le 9 juillet 2004, à 19 mois de prison pour "abus des droits démocratiques dans le but de nuire à la sécurité de la République socialiste du Viêt-nam". Arrêté en décembre 2002, il a déjà purgé sa peine et devrait donc être libéré dans les prochaines semaines. Reporters sans frontières se réjouit de cette libération mais dénonce une condamnation totalement injustifiée.
Tran Khue n'a pas été représenté par un avocat. Des membres de sa famille ont toutefois pu assister au procès. Il s'est exprimé lors de l'audience pour récuser les charges retenues contre lui.
Un autre cyberdissident, Le Chi Quang, avait été libéré le 14 juin. Outre Tran Khue et Pham Que Duong - qui sera jugé le 14 juillet -, quatre Vietnamiens sont toujours derrière les barreaux pour avoir publié sur Internet des textes critiques envers le gouvernement :
- Nguyen Vu Binh, ancien journaliste au Tap Chi Cong San (magazine du parti communiste), arrêté le 25 septembre 2002.
- Pham Hong Son, responsable marketing d'une entreprise pharmaceutique, arrêté le 27 mars 2002.
- Nguyen Dan Que, intellectuel arrêté le 17 mars 2003.
- Nguyen Khac Toan, homme d'affaires et ancien officier de l'armée, arrêté le 8 janvier 2002.
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06.07.2004
Un simulacre de justice pour les cyberdissidents
Tran Khue et Pham Que Duong, emprisonnés sans procès depuis décembre 2002 pour des textes publiés sur Internet, seront jugés respectivement les 9 et 14 juillet 2004. Ils sont accusés "d'abus des droits démocratiques en vue de porter atteinte aux intérêts de l'Etat".
Reporters sans frontières dénonce un simulacre de justice. "Les condamnations ont été fixées bien avant le passage de ces deux intellectuels devant les juges. Les autorités vietnamiennes organisent ces procès pour donner l'illusion d'un Etat de droit. En réalité, la justice est sous la coupe des autorités et la défense est entièrement muselée", a déclaré l'organisation.
Les actes d'accusation ont été lus aux avocats et aux prévenus. Mais aucune copie ne leur a été fournie, par crainte que ces documents ne soient diffusés sur Internet. Les charges retenues contre Tran Khue et Pham Que Duong ont été modifiées durant leur détention provisoire - qui dure depuis plus d'un an et demi. Dans un premier temps, accusés d'espionnage, ils risquaient une peine de prison à perpétuité. Quelques jours avant le procès, cette charge a été abandonnée au profit de "l'abus des droits démocratiques en vue de porter atteinte aux intérêts de l'Etat, aux droits et aux intérêts des organisations et des citoyens", pour laquelle la peine maximale est de trois ans d'emprisonnement. Selon des sources contactées par Reporters sans frontières, il aurait été signifié aux avocats que leur présence n'était pas nécessaire lors des audiences. Tran Khue ne sera ainsi pas représenté lors de son procès.
Les procès politiques au Viêt-nam
Habituellement, seuls les défenseurs et un membre de la famille sont autorisés à assister à l'audience, le reste de la salle étant occupé par des policiers en civil. Les observateurs étrangers n'ont jamais accès au tribunal. Le procès dure en général trois à quatre heures, durant lesquelles la défense peut s'exprimer brièvement.
Il est très difficile de trouver des avocats acceptant de représenter les prisonniers d'opinion. Tran Khue et Pham Que Duong ont ainsi les trois mêmes défenseurs - deux d'entre eux étant d'ailleurs à la retraite. La justice vietnamienne annonce souvent quelques jours à l'avance les dates d'audience. Elle cherche ainsi à éviter des réactions trop importantes de la communauté internationale. Lors de leur détention, il est demandé aux prisonniers d'opinion de reconnaître formellement leurs crimes, en échange d'une réduction de peine.
Rappel des faits
Tran Khue, professeur de littérature et fondateur d'une association contre la corruption, a été arrêté, le 29 décembre 2002, à Hô Chi Minh-Ville. Placé en résidence surveillée en mars 2002, il publiait ses textes et lettres ouvertes sur Internet. Il est accusé d'avoir diffusé des informations critiques envers le gouvernement. Dans une lettre adressée à l'ancien président chinois Jiang Zemin et publiée sur le Web, Tran Khue avait demandé le réexamen d'une partie des accords frontaliers sino-vietnamiens.
Pham Que Duong a été arrêté, le 28 décembre 2002, suite à une rencontre à Hô Chi Minh-Ville avec Tran Khue. En mars 2002, il avait déposé sa candidature aux élections législatives dans la circonscription d'Hanoi. Sa candidature avait été rejetée par les autorités. Ancien colonel dans l'armée de libération et figure reconnue parmi les anciens combattants, il était également membre de l'association contre la corruption fondée par Tran Khue. Il est accusé d'entretenir des liens avec des organisations "réactionnaires" à l'étranger ainsi que de recevoir et diffuser par Internet des documents hostiles au régime communiste.